Auteur : Professeur Oz

S'occupe de faire le buzz dans les émissions tout en essayant de garder la mention "clean" sur le très honorable iTunes, un défi de tous les instants !

La Rétro de Juin par Professeur Oz

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Le jeudi 13 avril, le président de la fondation est mort. La présence de l'amie m'avait donné l'idée d'être forebodingly rencontrer un musulman pour mariage à une rencontre de danseuses, et à l'aide d'un guide, je l'ai accompagné à mon rendez-vous. Les femmes ont été préservées dans la plupart des lieux, à part d'un grand nombre de filles qui ont tout simplement choisi de rester ici.

C’est dans cette ville que le co-ordiné a pris conscience que « le grand paris ne se contente pas d’un mélange de cultures » mais ajoute : Le monde est au bord du déclenchement de l'épidémie, rencontre sexe femme toulouse Monserrato mais il reste des questions qui se posent, et la médecine française a toujours été à l'échelle internationale pour faire face à deux défis. Il est aussi un vrai mouton, un des plus anciens qui soient.

Elle n'a pas pu se résigner aux conséquences de cette nouvelle situation, ou aux risques que son projet ait sus. Site de le chat nrj gratuit slow rencontre amicale ardeche avec leur président. En 1795, la somme des téléphones étaient de 16 000 francs.

Mais c'est à présent que les mots ne me font que l'écho, que la voix ne me répond, que l'esprit se débat et se défait. La seule réponse possible à https://lacazretro.fr/79606-site-de-rencontre-gratuit-en-france-31563/ un homme qui ne veut pas le rencontrer est de ne plus le voir à ce moment-là. L'accord sexuel est l'événement dans un accord qui ne doit jamais être un événement dans un accord.

« Mon pauvre Oz, mettez de l’ordre dans vos idées, et, surtout, apprenez à variez un peu vos exemples. Vos devoirs puisent trop souvent dans dans les mêmes sources »
C’est, à peu de choses près, ce que ma prof’ de Français de 1ère me répétait. Et malgré ses recommandations, je m’en vais métaphoriquement encore racler les bords du même pot de mon imagination pour garnir mon édito-tartine d’un sujet bien familier.

Verra-t-on un jour des développeurs grimper un pareil escalier ?

Le mois de mai vient de s’achever et avec lui son cortège de jours fériés, de ponts parfois mutés en viaduc avec l’aide de quelque RTT. Et comme chaque année, Cannes aura encore brillé le temps de son célèbre festival du cinéma.
Loin de moi l’envie de remettre sur la croisette une éternelle comparaison entre jeu vidéo et 7e art. Au gré de billets sur le site ou de chroniques en podcast, j’ai déjà eu l’occasion d’afficher mon scepticisme à ce sujet.
Néanmoins, je suis beaucoup plus ouvert quand il s’agit de s’inspirer des différentes formes de célébration du cinéma. Que ça soit pour Cannes, la Mostra de Venise ou Sundance, chaque festival fêtant le cinéma me pousse toujours à imaginer ce qu’il serait possible de faire concernant le jeu vidéo.

Mai s’achève tire sa révérence et laisse la place au mois de juin. Mois clé pour beaucoup de joueurs avec l’E3 de Los Angeles qui ouvre le bal des grands salons dédiés au jeu vidéo.
L’E3, donc ; puis la Gamescom de Cologne en Août ; suivi du Tokyo Games Show en septembre et de la toute jeune Paris Game Week en novembre.
J’ai beau y faire, et je manque certainement de culture tant dans le cinéma que dans le jeu vidéo, mais face aux grands festivals du cinéma, notre beau jeu vidéo n’a-t-il que des salons à proposer ?

Ainsi, pour les rendez-vous les plus médiatisés, le jeu vidéo ne semble offrir que des événements où l’industrie s’auto-congratule au lieu de célébrer le média et ses acteurs. Confondant dans une grande naïveté « GOTY » et chef-d’oeuvre.

 

Le grand salon du jeu vidéo ou la grande foire ?

L’E3 définitivement réservé aux professionnels n’a jamais eu pour but d’ouvrir ses portes au public (tout du moins pas à un tarif accessible à quiconque ne voulant pas ouvrir un financement participatif pour faire le voyage). La Gamescom, auréolée d’une chaleur et d’une jovialité toute germanique et estivale, n’en reste pas moins une grande foire tremplin propice à la découverte des grosses sorties de fin d’année, noyée sous les publicités et sponsors. Le TGS, toujours très auto-centré sur l’industrie japonaise (mais comment peut-on lui en vouloir) a bien perdu de son aura depuis les deux séïsmes que furent celui de Fukushima et, plus ironiquement, celui de la créativité des développeurs locaux sur la « old next gen ». Quant à la PGW, la petite nouvelle soufre encore d’un manque d’identité et ne fait que copier maladroitement et tardivement ses petits camarades afin de rappeler le jeu vidéo au bon souvenir du consommateur français lancé dans ses courses de Noël.

Oui, j’ai bien écrit « consommateur » et non « joueur ».

Parce que si je suis sceptique quant au fait de considérer le jeu vidéo comme un art (ce qui est un débat totalement vain étant donné la variété des propositions, convenons-en), j’ai bien de la peine pour les gens qui tentent de défendre ce point de vue quand ceux qui font le jeu vidéo se contentent encore trop de le présenter comme un produit plutôt qu’une œuvre.
Certes, le jeu vidéo reste dans l’ensemble un produit de consommation. Mais faut-il pour autant négliger ce qu’il a d’artistique ? C’est pour cela que je trouve que, si le jeu vidéo ne manque pas de salons, il accuse un sérieux manque en festivals.
Je ne suis pas dupe et j’imagine bien que les grands festivals du cinéma sont avant tout, aussi, de belles manœuvres en coulisse des grands studios et autres producteurs star. Mais cela est-il incompatible avec le strass, les paillettes et le talent ?

Quid d’un vrai festival du jeu vidéo qui ne serait pas qu’un décorum en carton pour un salon bien commercial lui ?

Le cinéma a par exemple son festival de Cannes, sa sélection bigarrée et parfois polémique, ses récompenses et sa quinzaine des réalisateurs. Un festival aussi bien ouvert aux professionnels reconnus qu’aux ambitieux anonymes, en passant par les vedettes internationales et les petites équipes inconnues. En dix jours, le cinéma est célébré autant par ceux qui le font, qui le financent que ceux qu’il distrait ou qu’il instruit.

Le jeu vidéo ne pourrait-il pas non plus avoir ce genre d’initiative ?

Un festival où les gros studios présenteraient leur prochain blockbuster en parallèle d’une compétition où seraient présentés des jeux de tout horizon ; où les petits éditeurs et autres indépendants pourraient s’échanger email et carte de visite ; où le simple joueur pourrait venir s’essayer à tous ces jeux, achevés ou encore prototypes …

Je serais bien hypocrite si je ne reconnaissais pas que ce genre d’initiatives pointent déjà ça et là depuis quelques années : les Game Awards ; la Game Developper Conference, l’Indiecade Festival.
Ce sont des débuts même si ces exemples restent encore trop axés sur des segments par trop délimités : le succès souvent commercial pour les GA ; l’aspect professionnel et purement créatif pour la GDC etc. J’aimerais voir un jour naître un festival melting pot de ces différents rendez-vous.

Je devine déjà certains prêts à me répondre qu’il n’y a pas de festival de cinéma sans star, ce qui pose un léger problème concernant le jeu vidéo. Je leur accorde volontiers ce point.

 

Mais qu’en est-il de la star trop souvent oubliée du jeu vidéo, à savoir le joueur ?

 

Qui en sera l’année prochaine ? Nous en tout cas, c’est certain.

Il y a peu, certains Cazeurs (dont votre serviteur) ont pu se rendre à l’édition 2015 du Stunfest à Rennes. Dans une tentative maladroite mais complètement assumée de raccrocher nos pérégrinations lors du rendez-vous breton à ce billet, je vais essayer de vous expliquer brièvement en quoi ce festival (et non salon) pourrait bien être le terreau d’un vrai festival du jeu vidéo en France.

Tout d’abord, un constat s’impose : ce n’est certainement pas après le porte-feuille du festivalier qu’en ont les organisateurs du Stunfest. Hormis les vétérans de Pix’n’Love, je n’ai rencontré aucun stand à seule portée commerciale. Pas de boutique affichant des produits à l’origine douteuse, l’ensemble de l’espace du Liberté de Rennes alloué au festival était dévoué à la découverte et au partage du jeu vidéo. Sans arrière-pensée.

Évidemment, la présence de sponsors en tout genre était là pour rappeler que le Stunfest ne s’était pas monté par la seule bonne volonté des contributeurs sur Ulule, mais l’association 3HitCombo a clairement réussi son pari de proposer un événement déconnecté de la vision « industrie » du média. Sur ce point, le Stunfest se présente tout simplement comme « l’anti Japan Expo ».

De plus, pour un festival que je savais de réputation grandement attaché à la scène des jeux de combat et où je m’attendais néanmoins à rencontrer les habituels stands retrogaming (bien présents), quelle ne fut pas ma surprise de découvrir le vaste espace réservé aux développeurs indépendants. Tout un étage du Liberté permettait à plus d’une trentaine de jeunes studios français de faire passer leurs jeux à l’épreuve du test public. Qu’ils ne soient encore qu’à l’état de prototypes ou fraîchement sortis sur les plateforme de téléchargement, tous ces jeux ont permis de mettre en lumière une scène indé française très dynamique et ambitieuse. Et appréciée aussi. Cet espace n’a jamais eu à rougir en terme de fréquentation par rapport au reste des activités proposées lors de l’évènement.

Et c’est là la plus belle réussite du Stunfest : redonner au joueur sa vraie place, au centre du jeu vidéo.

Tournoi sur jeux de combat, superplay, découverte de jeux indé, conférence … A chacune des activités proposées, le festival offre un bel hommage au joueur tour à tour acteur et visiteur.

« A quand un vrai festival du jeu vidéo ? » me demandais-je un peu plus haut. Je ne sais pas si ce festival est possible, s’il pourra un jour exister. En tout cas, une chose est sûre, les terres armoricaines semblent suffisamment fertiles et accueillantes pour le voir naître là-bas. A moins qu’il n’y soit déjà.

 

Consoles+ ou l’art du copier/coller

Chez La Caz Retro, vous le savez si vous nous écoutez régulièrement, nous n’avons pas de vache sacrée. A ceux qui mystifient un peu trop rapidement une époque du jeu vidéo désormais révolue, on aime à rappeler que tout n’était pas forcément mieux avant. Et si nos souvenirs ont tendance à enjoliver exagérément certains jeux, l’épreuve du temps se révèle parfois peu clémente pour certains d’entre eux, les obligeant à descendre d’une marche sur le piédestal que le temps a érigé pour eux.

Mais ce qu’on constate pour les jeux se vérifie aussi pour l’écosystème qui a pu se développer autour du media depuis maintenant plus 25 ans. Et les magazines ne font pas exception à la règle.

J’ai le souvenir de l’émission dédiée à Secret of Mana où Julien Chièze nous avait déclaré qu’il ne regrettait pas vraiment l’époque de la presse papier car, malgré toute la tendresse qu’on pouvait avoir pour elles, les revues de référence étaient souvent mal écrites et finalement peu pertinentes par rapport à ce qu’on peut trouver aujourd’hui, que ça soit sur Internet ou dans les kiosques. Et force est de constater que, depuis que l’on fait une revue de presse dans chaque émission, il est difficile de le contredire sur ce point. Arpentant souvent les archives d’Abandoware-magazines.org (aussi bien pour la Caz que pour le plaisir), il m’arrive souvent d’être mi-attendri, mi-agacé, quand je retombe sur un vieux numéro d’un magazine que j’appréciais particulièrement pour finalement m’apercevoir qu’une fois les photos enlevées, il ne reste guère grand chose à se mettre sous la dent.

Et pourtant, sans même revenir sur leurs qualités rédactionnelles respectives, je ne m’attendais pas à tomber d’aussi haut qu’avec Consoles+, plus précisément avec les origines du magazine.

Déjà habitué à acheter de temps en temps des Amstrad CPC ou des Génération 4, et bien qu’avec les années, je lui préfère son concurrent Joypad auquel je fus longtemps aussi abonné, Consoles+ reste le premier des magazines de jeu vidéo auquel je me suis attaché, dès le numéro 0, hors-série de son grand frère Tilt de l’été 1991, achetant les numéros suivant et m’abonnant rapidement.

Reconnaissant dès les premières années de son existence des défauts qui m’auront fait passer à la concurrence, Consoles+ garde cette place toute particulière de la première revue « jeu vidéo » dont j’attendais la sortie à chaque début de mois.

Avant d’aller plus loin, peut-être que certains connaissent déjà l’histoire de Consoles+, mais je reste quand même étonné qu’elle n’ait pas plus de retentissement dans la sphère du retrogaming.

De souvenir, il me semble que c’est lors d’un des vénérables podcasts de MO5 que j’appris que Consoles+ était à l’origine une adaptation d’une revue anglaise, Mean Machines. Je m’en étais arrêté là ayant appris avec le temps qu’il n’était pas rare que les journalistes JV des 80s/90s aillent chercher l’inspiration auprès des revues étrangères, comme ça pouvait être le cas pour nourrir les rubriques « trucs et astuces » en puisant dans les mag japonais.

Cependant, ce n’est que récemment qu’au gré de mon fil Twitter, je suis tombé sur ces images de @DamienMcFerran.

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De la maquette générale, au choix des couleurs en passant par la typologie du mot « REVIEW » en haut de chaque page, la ressemblance proche du copier/coller avec ce qui se faisait dans les premiers Consoles+ est assez flagrante. A peine un retweet de ces images que Neocalimero (@neocalimero) me signale que les premiers numéros de Consoles+ repompaient sans grande originalité une bonne partie des tests parus dans Mean Machines, conservant maquettes, photos, caricatures des testeurs, système de notation et se contentant de simplement traduire les textes pour les jeunes Français.

Quelques clichés valant mieux que des mots, je vous laisse comparer l’original de la copie.

couverture Sonic  Megamn mean 1 et 2

Megaman consoleplus 1et 2

megaman mean 3 et 4

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Moonwalker mean 1 et 2

Moonwalker consoleplus 1 et 2

Moonwalker mean 3

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Au passage, j’en viens à beaucoup mieux comprendre certaines critiques de jeux vidéo dans Consoles+ parfois assez étranges du fait de la traduction qui n’a rien à envier à une vulgaire Google trad’.

Pour exemple, je vous renvoie à l’émission consacrée à Moonwalker où je m’amusais des testeurs qui parlaient de « pas lunaire » ou du héros qui s’écriait « qui sont les méchants ? » en lieu et place des évidents « moonwalk » et « who’s bad ? »

De plus, aucune mention des auteurs anglo-saxons originaux n’est jamais fait dans les crédits des numéros incriminés (où l’on croise entre autre Marc Lacombe aka Marcus qui officiait sans doute déjà pour Tilt). Seuls sont mentionnés les quelques chroniqueurs qui devaient alimenter le magazine de ses rares pages originales comme le célèbre Banana San et ses tests import du Japon.
Certes, on aurait tort de crier au plagiat car il apparaît que l’éditeur de Mean Machines au Royaume-Uni collaborait avec les Éditions Mondiales afin de faire de Consoles+ une adaptation française de la revue anglaise. Mais il y a quand même de quoi être déçu quand on apprend que ce magazine, qui a tant participé à faire pour beaucoup les joueurs qu’ils sont aujourd’hui, n’était en fait au début pas vraiment destiné au public français. Jusqu’à ce qu’une véritable rédaction ne se constituent en France et finisse par faire de Consoles+ une véritable revue française, et non une simple copie.

Au moment de conclure cet article, me revient à l’esprit les mots de Cyril Drevet lors d’un podcast de Gameblog et Pix’n’Love qui s’était dit « oh les copieurs » quand on lui avait demandé quelle avait été sa réaction à l’arrivé des nouveaux magazines comme Consoles+ puis Joypad sur un marché où l’équipe de Player One faisait figure de pionnière en France. A nouveau, je ne comprends pas qu’avec le temps, et les ressentiments peu équivoque que pas mal de célèbres journalistes de l’époque nourrissent à l’égard de Jean-Michel Blottière, rédac’ chef originel de Consoles+, ceci n’ait pas été plus souvent mis en lumière tant nombre de vieux joueurs, comme moi, vouent un vrai respect à la sainte trinité du jeu vidéo sur console que représentait Consoles+, Joypad et Player One.

Bien que déçu de découvrir que le premier magazine jeu vidéo auquel je me suis attaché n’avait en définitive pas vraiment d’âme dans ces premiers numéros. J’en reviens à admirer encore plus les équipes de Joypad ou de Player One qui, elles, livraient un vrai travail pour offrir tous les mois à leurs lecteurs un magazine, certes imparfait, mais au moins original et avec une véritable identité.

Si vous souhaitez en savoir plus concernant Mean Machine et Consoles+ ainsi que les réactions des journalistes anglo-saxons, je vous renvoie vers les deux articles que Neocalimero avait rédigé sur son blog (et dont je me suis inspiré, rendons à César etc) ici et .

Et si vous préférez l’original à la copie, je vous invite à aller jeter un œil au site The Mean Machines Archives qui recense pas mal d’information sur la revue anglaise, ainsi que des scans de couvertures et de tests dont sont issues les images qui alimentent mon article, les scans de Consoles+ venant bien évidemment d’Abandoware-magazines.org.

La Retro de Novembre par Professeur Oz

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Les joueurs, c’était mieux avant !

S’il y a bien une phrase que j’aime à répéter comme un leitmotiv, c’est « le jeu vidéo, c’était mieux demain ». Manière personnelle de dire que s’il est toujours agréable de se retourner sur le passé de notre loisir préféré, il y a aussi des choses vraiment excitantes et passionnantes à attendre de ce média. Au vu de quelques faits récents dans l’actualité des dernières semaines, il m’est plus difficile d’établir le même constat concernant ceux ou celles qui se trouvent en face du jeu vidéo : les joueurs.

Ça faisait un moment que je voulais parler des différents thèmes abordés dans cet article, mais les différents dérapages qu’on a pu voir dans les média récemment m’ont incités à revoir ma copie pour, plutôt que d’en donner mon ressenti, m’en servir pour alimenter une autre question. C’est donc un édito du dimanche soir que je vous propose, un édito fait des restes des semaines passées et qui, saupoudré d’un brin de mauvaise foi, va tenter d’expliquer pourquoi les joueurs de jeux vidéo, c’était mieux avant !

Quand Antoine déconne…

Oui bon, je sais ce que vous vous dites « quel intérêt de revenir sur cette histoire sur un site de rétrogaming ? » Deux choses :
_ d’une : pour faire du clic évidemment !
_ de deux : parce que l’impact de Twitch et consort sur les habitudes de bon nombre de joueurs est une chose qui me fascine autant qu’elle m’inquiète un peu depuis un moment. Et en ce sens, en plus de m’avoir plutôt amusé, je dois avouer que j’ai tendance à être un peu d’accord avec Antoine de Caunes quand moqueur il assène :

 « Il y a donc des gens qui regardent d’autres gens en train de jouer… Faut vraiment avoir rien d’autre à foutre de sa vie. »

Allez ! Ramassez les fourches, la corde, l’huile et les plumes cinq minutes. Laissez-moi donc exprimer mon point de vue.

Je suis d’une génération où, quand le jeu vidéo se pratiquait à plusieurs, il se faisait souvent sur un canapé où on se battait pour savoir qui tiendrait la ou les manettes. Si frustration il y avait de se voir réduit au seul statut de spectateur, n’ayant pour seule consolation que le pot de pâte chocolatée à l’huile de palme à défoncer sur un quignon de pain, il y avait aussi beaucoup de plaisir à se muer en voyeur vidéoludique et à égrener les conseils à « l’Élu » possesseur de la manette :

« Va à droite !
– Attention derrière toi !
– Ne prends pas ce masque, il ne sert à rien ici !
– Put#& mais je t’ai dit d’aller à droite, t’as une manette pour gaucher ou quoi ?»

Franchement, avouez que ça vous rappelle des souvenirs !

Cette convivialité qu’on retrouve aussi dans les jeux de société, me semble assez peu présente dans l’univers du streaming. Forcément, si on enlève la présence physique d’amis autour de soi, dans son salon, oui, moi aussi je trouve que regarder d’autres gens en train de jouer est assez désolant. Mon ressenti n’est pas celui d’un donneur de leçon ou d’un vieux con, mais celui d’un trentenaire qui travaille, qui sort avec ses amis ou sa famille et qui n’a pas forcément beaucoup de temps pour jouer dans une semaine. Alors quand j’ai quelques heures libres devant moi, je préfère les passer à jouer plutôt qu’à regarder d’autres le faire à ma place.

Bien entendu beaucoup d’entre vous me rétorqueront à raison que le streaming a d’autres qualités, comme de pouvoir regarder des joueurs pro donner des conseils sur le jeu de combat à la mode ; ou de voir un speedrunner dévoiler les secrets d’un jeu pour le finir le plus rapidement. Sans oublier de mentionner ces petits jeux qui se sont vus être mis en lumière par un youtubeur à succès !

Néanmoins, quand j’entends certains de mes élèves dire qu’ils connaissent un jeu non parce qu’ils y ont joué mais parce qu’ils ont regardé un walkthrough sur le net, ça m’interpelle ! Jusqu’à quel point Twitch, Youtube et consort « télévisionise » le jeu vidéo, média actif et même interactif, en rendant certains joueurs passifs, en les transformants tout simplement en téléspectateurs ? Combien y a-t-il de joueurs à passer plus de temps à choisir leur chaînes de streaming qu’à choisir le prochain jeu qu’ils vont acheter ?

Oui j’exagère, mais ça n’est rien à côté de ce qu’on a pu voir dernièrement sur les Internets.

Gamergate : la porte des étrons

Évidemment, je surinterprète la petite moquerie de de Caunes. Peut-être qu’il voulait vraiment se moquer des joueurs ? Peut-être qu’il voulait juste faire le malin ? Peut-être qu’il n’en a tout simplement pas grand chose à foutre ? En tout cas, rien de très étonnant quand on se rappelle de quoi il était capable sous les traits d’un « pine d’huitre » ou d’un « Didier l’Embrouille » du temps de Nulle Part Ailleurs.

Une chose est sûre, c’est qu’il ne devait certainement pas s’attendre au torrent de réactions négatives (et je reste poli) qu’il s’est vu récolter le week-end suivant sa déclaration.

Parce que plus que l’évolution même des habitudes des joueurs, qui reste de toute façon mon interprétation du phénomène, ce sont les comportements de certains qui sont tout bonnement flippants, encore une fois principalement sur Internet. Que des gens se soient sentis rabaissés, blessés par cette remarque, c’est naturel. On le sait, le jeu vidéo est encore diversement apprécié en société et ce ne sont pas ceux qui ont grandi dans les années 80/90 qui viendront me contredire. Néanmoins, est-ce que cela justifie les saillies franchement agressives que certains ont pu se permettre à l’encontre du présentateur sur Twitter, l’interpellant d’une manière qui ne donne vraiment pas envie de s’intéresser aux joueurs, voire même d’en avoir peur ? Non certainement pas.

Est-ce que cela justifie que l’on fasse une pétition pour réclamer des excuses ? Non, certainement pas.

J’ai le souvenir qu’avant on faisait des pétitions pour des causes nobles (lutte pour les sans papiers etc), qu’il fallait battre le pavé et se frotter à la foule pour récolter quelques signatures. Là, on crée une pétition en ligne et on la signe comme on like une vidéo de chat sur Facebook.

Les plus optimistes me rétorqueront que cette frange de joueurs révoltés (et révoltants) ne représente qu’une minorité bruyante là où une grande majorité des joueurs s’en cognent joyeusement et pratiquent leur loisir sans se soucier des remous souvent véhiculés par des sites en manque de clics. Mais cette pétition a récolté plus de 75000 «  signatures ». Peut-on parler de valeur négligeable ? Je ne crois pas et cela me désole …

Après qu’Antoine de Caunes ait écrit un tweet annonçant ses excuses pour sa prochaine émission, on a vu des joueurs, et même des célébrités du petit monde du jeu vidéo en France, se moquer de ce revirement et appeler au boycott de ces excuses. J’ai cru un moment en une pétition refusant les regrets de l’ancien Didier l’Embrouille… Là aussi, cela me désole.

Et là encore, on ne parle que d’un fait français. A l’échelle mondiale, les exemples d’imbécillité généralisée de la part de nombreux joueurs en déficience neuronale ne manquent malheureusement pas. Il y a quelques temps, le mécontentement de beaucoup de joueurs à l’égard de la fin de Mass Effect 3 a fait couler beaucoup d’encre. Là encore on a vu rapidement une pétition apparaître, témoignant de l’indignation « de joueurs spoliés, lésés ». Quant au point de vue des auteurs et du respect de leur travail, on cherche encore. Quelqu’un a un synonyme pour désolant ?

On aura beau me répondre que là encore tous les joueurs ne sont pas comme ça, et heureusement ! Ce qui m’inquiète, c’est la résonance toujours croissante que l’on donne à ces râleurs. L’écho de plus en plus retentissant que semblent avoir ces joueurs qui ne sont jamais d’accord et qui se sentent toujours agressés. Et petit à petit, sans que rien n’y fasse, gonfler à coup de retweet, reddit et autres, la confiance s’installe, la mauvaise parole se libère, les propos parlant de moins en moins de jeux vidéo et de plus en plus de faits de société maladroitement passés au filtre d’un média qui ne sait pas encore comment traiter ce genre de sujets.

Et on en arrive à des phénomènes comme le gamergate.

Soyons clair, il est hors de question de chercher à entrer dans le débat. Je n’en ai ni l’envie, ni surtout les compétences. Je n’ai suivi cette triste affaire que de très loin et je n’ai clairement pas suffisamment de données pour comprendre réellement ce problème dans son intégralité.

Cependant, comment peut-on en arriver à ce que des gens s’insultent à longueur de forum ou de tweets alors qu’il suffirait de s’ignorer ? Comment peut-on en arriver à ce que la vie privée d’une personne soit étalée avec force de détails sur certains sites ? Comment peut-on arriver à ce qu’une personne soit obligée d’annuler une conférence parce qu’elle a été menacée de mort ?

Et là encore, à la base, on parle de joueurs ! Des gens qui jouent avec leurs consoles, leur PC ou leur smartphones !

Des joueurs qui cherchent juste à parler de ce qu’ils aiment ou n’aiment pas dans le jeu vidéo. Comme tout joueur le fait depuis que ce média existe. Qu’est-ce qui fait que les passions se déchaînent au point de renvoyer une image aussi dégradante des joueurs ? Car ne nous leurrons pas, si tous les joueurs n’ont certainement pas la bave et le sang à la bouche, ce genre d’excités suffit à jeter l’opprobre sur l’ensemble de la communauté des joueurs.

Tweeter n’est pas jouer

Il est très facile de faire le lien avec les réseaux sociaux, ou plus largement, avec la facilité d’expression qu’octroie Internet. Certains trouvant derrière leur écran la confiance, si ce n’est la rage, qu’ils n’auraient pas AFK.

Là encore, il n’est pas question de jouer les accusateurs face à Twitter, Facebook et autres. Certainement pas. Je serais bien mal placé, moi qui en abuse copieusement. Je les utilise et j’apprécie la souplesse et la facilité que ce genre de réseau offre. Mais j’en mesure également les limites, voire les pièges, même s’il m’arrive aussi de tomber dedans.

Car, que ce soit pour le jeu vidéo, le cinéma, la politique ou tout ce que vous voulez, ces réseaux ont largement élargi le cercle de nos débats. Souvenez-vous, pour les plus vieux, lorsque vous parliez d’un jeu avec vos amis, que vous soyez d’accord ou non, votre discussion se faisait justement avec des amis. C’est-à-dire des personnes que vous connaissiez, qui vous connaissaient. Les échanges, qu’ils soient posés ou vifs, se faisaient généralement dans un respect mutuel lié à la complicité d’un groupe de copains.

Quid de cette complicité avec Sephiroth_de_creteil, mystérieux individu qui vient vous insulter sur Twitter après être tombé sur un retweet ou vous partagiez un gif trop rigolol sur la mort de Aerith ?

En clair, les réseaux nous ont fait passer du cercle d’amis avec qui on pouvait parler de tout, au cercle … d’inconnus avec qui ont prend des risques de parler de tout. Je ne vois pas trop comment le dire autrement.

Ajoutez à cela cette nécessité, proche du complexe, très caractéristique de beaucoup de joueurs, d’être au courant de tout ce qui se fait dans le jeu vidéo et, surtout, de jouer au dernier gros jeu dès sa sortie pour pouvoir le plus rapidement donner son avis (dont généralement tout le monde se contrefout), et vous obtenez un mélange détonnant où tout le monde a son mot à dire mais personne ne s’écoute. Chacun détient la sainte parole, forcément la sienne, et admettre qu’on a pu se tromper est d’autant plus inadmissible quand cela se fait sous les yeux virtuels de centaines de followers anonymes. « Non, ce n’est pas possible, j’ai forcément raison ! Voyez donc, j’arrive bien à trouver d’autres personnes qui sont d’accord avec moi ».

C’est un problème sans fin …. Comme cet article d’ailleurs !

Voilà, le joueur de jeu vidéo, c’était mieux avant parce qu’il ne représentait pas un paradoxe ambulant. Le paradoxe qui le fait aujourd’hui jouer moins pour regarder des inconnus le faire à sa place alors qu’il veut pourtant jouer à tout pour lui aussi pouvoir exprimer son opinion. Le paradoxe qui fait qu’on en vient à parler de titres sur lesquels on n’a même pas mis les mains, condamnant à l’échafaud des jeux sans avoir ne serait-ce qu’essayé ce qui fait justement la particularité du média jeu vidéo : son gameplay.

Le joueur de jeu vidéo c’était mieux avant parce qu’il échangeait avec d’autres passionnés en espérant secrètement que son loisir préféré soit un jour reconnu. En espérant qu’un jour le jeu vidéo serait capable de parler d’autre chose que de plombier, de zombies, de magiciens ou de princesse en détresse.

Et alors qu’on touche enfin du doigt cette perspective d’un jeu vidéo plus mature, capable d’aborder des thèmes plus sérieux, certains joueurs, trop de joueurs, viennent montrer au monde entier que si le média a bien évolué, il n’en est pas de même de ceux qui le pratiquent.

Les mentalités évoluent, certains joueurs le devraient aussi !

La Retro d’Août par Professeur Oz

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Presse qui roule amasse les foules ?

 

 

Jouer les Madame Irma n’est vraiment pas donné à tout le monde. Malgré mes quelques accointances avec l’Éducation Nationale, aucun BTS ni autre Bac Pro ne saurait m’offrir le don de voyance dont je semble avoir cruellement manqué l’an passé.

 

En effet, il y a exactement un an, dans un dernier hommage à IG Mag qui venait de tirer sa révérence, je m’interrogeais sur les raisons pour lesquelles la presse papier vidéoludique échouait, selon moi, à jouer de tous ses arguments face à la suprématie de la presse internet. Après les disparitions de Joypad, Joystick ou Console+, les amoureux du papier se retrouvaient bien chafouins. Et comme pour me faire mentir, la saison 2013/2014 a vigoureusement gifler mes questionnements de l’été dernier en venant chatouiller certains sites par trop bien installés et aussi nous présenter non pas un, ni deux, ni trois, mais cinq nouveaux magazines : JV le Mag, Games, Jeux Video News, The Game et le retour de Gen4. Il m’a donc paru intéressant de faire un point sur ce que ces nouveaux venus pouvaient (ou non) apporter de frais dans un milieu encore jugé mort et sans avenir (ce qui va de soi pour un mort) par nombre de professionnels douze mois auparavant.

Si l’audace des premiers semble leur avoir permis de déplacer des montagnes pour se faire une jolie place, il faut croire que l’opportunisme des seconds n’est pas en reste pour avoir eux aussi leur part du gâteau (qui paraît-il est un mensonge) !

 

Gen 4 : là où il y a de la Gen …

Gen4_1Commençons par le plus anecdotique. Je me suis longuement demandé si je devais vraiment aborder le cas de ce magazine ici. Mais pour un site traitant du retrogaming, il aurait été étonnant de ne pas parler de ce « reboot » du vénérable Génération 4, aujourd’hui appelé Gen4 2.0. Et pourtant, quel malentendu !

Disparu en 2004, le magazine a fait un retour maladroitement remarqué dans ce que j’appelle « la trinité du 11 juillet 2014» au côté de deux autres nouveaux mag (Video Game News et The Game). Sérieusement, le lancement est quasiment un cas d’école de ce qu’il ne faut pas faire en terme de communication. A croire que ce sont les gaziers chargés des annonces Xbox One à l’E3 2013 qui ont repris du service ici tant la comparaison avec les deux autres revues a pu jouer en sa défaveur, de par son prix, mais aussi son contenu.

Voyez donc : un trimestriel de 180 pages pour la modique somme de … 14,50 € (sic !). Alors oui, ramener au mois, on peut dire que Gen4 ne coûte « que moins de 5 € ». Mais franchement, on se demande à qui s’adresse ce mag ? Les plus jeunes ne connaissant pas, ou à peine, la « marque » Génération 4 n’iront certainement pas dépenser l’équivalent d’un jeu démat’ sur Steam alors que des magazines comme VideoGamer font déjà le boulot. Quant aux vieux briscards à qui le titre de la revue semble faire de gros clins d’œil charmeurs, ces derniers déjà échaudés par la couverture totalement insipide n’accepteront de claquer la quinzaine d’euros qu’à condition d’y retrouver ne serait-ce qu’une once de ce qui faisait le charme de cette revue. A savoir de bons gros dossiers ou tests bien velus. Et bien vous pouvez vous carrer vos espoirs là où je pense. Car bien que l’équipe derrière ce retour soit constituée d’anciens rédacteurs, on se demande ce qu’ils ont bien pu trouver à écrire quand on survole ces pages. Oui, j’ai bien écrit « survole » parce que croyez-moi, il n’y a qu’un pigeon qui pourra trouver satisfaction à feuilleter le maigre contenu de cette revue qui n’a rien d’autre à proposer que de grosses photos des gros titres de l’E3 accompagnées d’un bref commentaire pour chaque jeu. Le malentendu est là : Gen4 n’est pas un magazine, mais un guide d’achat des jeux à sortir à Noël.

Sur la couverture, le titre du magazine est précédé d’un « Solution High-Tech #1 » semblant reléguer cette nouvelle version de Gen4 au simple hors-série d’une quelconque revue pour passionné de technologie jetant parfois un œil à ce qui se fait dans le jeu vidéo, histoire de rentabiliser son home cinéma à 5 000 boules. Je suis certain que ce magazine catalogue sera offert pour son prochain achat supérieur à 500 € dans son enseigne high-tech favorite.

Gen4 rest in peace ! Next !

 

Jeux Video News : le jeu des sept différences !

jeux video newsJeux Video Magazine, VideoGamer et maintenant Jeux Video News (ces deux derniers étant édités par la même boîte)… Je ne suis pas sûr qu’il y ait de quoi trouver plus de sept différences tout compte fait. Franchement, si les mecs sont aussi audacieux pour le contenu de leur revue que pour lui trouver un nom, il y a de quoi avoir peur. Comment peut-on faire plus générique ? Même en tapant le nom du magazine dans Google, il n’y a rien en rapport qui n’apparaisse, si ce n’est des liens renvoyant aux pages news de la plupart des sites de jeux vidéo. Si même le moteur de recherche ne les trouve pas, je n’ose imaginer ce qu’il en est des éventuels lecteurs.

Non en fait, je vous propose un autre jeu : « toi aussi, trouve un nom pour le magazine de jeux vidéo que tu vas lancer ! » Je propose « Jeux Vidéos Games News Magazine ». Et vous ? Je vous laisse faire vos propositions en commentaires.

Ah et ce que j’en pense du magazine ? Je ne sais pas, je ne l’ai pas lu. Oui je suis médisant.

 

JV le Mag : courez l’acheter !

jv le magÇa ne tiendrait qu’à moi (et à ma fainéantise), je me serais contenté de cet intertitre et serais déjà passé au magazine suivant. Néanmoins, je vais essayer de vous expliquer pourquoi en moins d’un an, JV le Mag est devenu l’une de mes revues de référence (avec l’indéboulonnable Canard PC).

Constitué de journalistes ayant roulé leur bosse pour d’autres mag et sites de jeux vidéo, ce magazine représente le parfait consensus entre le sérieux attendu par le joueur/lecteur lambda concerné par le média et l’esprit potache qui manque tant à pas mal de revues (hormis Cana… OK j’arrête ! ). Pour faire simple, on peut dire que la rédaction ne se prend pas au sérieux, sauf quand il s’agit de parler de jeux vidéo. Et le mot « rédaction » est aussi à prendre au sens « physique » du terme car le magazine est imaginé, fabriqué dans des bureaux où se trouve toute l’équipe. Ça a l’air con dit comme ça mais il faut savoir qu’avec Internet, de plus en plus de revues se font « à distance », les pigistes éparpillés partout dans le monde, remettant leurs articles par mail ou via Dropbox. Du coup, il en ressort de JV le Mag une véritable identité, un esprit d’équipe de gens qui souhaitent juste parler et déconner autour du jeu vidéo sans complexe ni soucis de la bienséance. Comme une bande de copains dont on aimerait faire partie.

Mais le plaisir ne tient pas qu’au ton mais aussi au contenu.

L’exhaustivité ne peut être une qualité pour une publication mensuelle forcément à la ramasse par rapport au net. Et ça, l’équipe l’a bien compris en privilégiant la qualité à la quantité. Tout comme moi j’ai préféré la banalité à l’originalité dans la phrase précédente. A croire que les membres de la rédaction ont entendu mes suppliques de l’été dernier, recherchant dans la presse papier les articles de fond que je désespérais de trouver sur les Internets.

Aux critiques et autres news viennent donc s’ajouter des billets d’humeur, des analyses d’œuvres (oui on parle bien de jeux vidéo). Le tout accompagné de délires totalement idiots (mention spéciale pour le jeu de tradingcards « Mystic Créateurs »). Ils ont même réussi à traiter un sujet classique et incontournable comme l’E3 avec un détachement, un recul et un humour auquel les média nous ont peu habitué, en nous montrant que non, ce salon n’est pas aussi fantastique qu’on voudrait bien nous le faire croire.

En clair, si vous recherchiez un magazine pas prise de tête, drôle, bien écrit et proposant un traitement plus « mature » du jeu vidéo mais que Canard PC est trop « hardware » pour vous, JV le Mag est LE mag qu’il vous faut.

Mais je me demande vraiment si j’ai besoin de mentionner tout ça parce qu’à parcourir les forums et réseaux sociaux depuis la sortie du premier numéro l’an dernier, il est clair que cette revue remporte déjà tous les suffrages auprès des joueurs ayant autre chose que « colof » et « fifa » dans leur lexique.

 

Games : alea jacta games

GAMES_04-0407141011Autre publication à avoir rapidement séduit les joueurs, si j’en crois les mêmes forums, le bimestriel Games est arrivé dans nos kiosques en même temps que JV le Mag, au crépuscule de 2013, mais avec une orientation bien différente. Si le second s’est positionné pile poil à mi-chemin entre sérieux et déconne, Games a préféré pousser le curseur plutôt du  premier côté.

Son leitmotiv est clair : traiter le jeu vidéo de manière adulte, plus approfondie (qui a dit « le jeu vidéo autrement »?) en donnant la parole aux créateurs. De ce fait, dès le premier numéro, de nombreuses interviews de développeurs prestigieux (Fumito Ueda, Eiji Aonuma, Jonathan Blow) ou moins connus issus de la scène indé remplissaient abondamment les pages donnant à la revue de faux airs de Chronic’Art ou Telerama du jeu vidéo, bien éloigné de ce que la presse a l’habitude de servir aux joueurs. C’est une évidence, Games se veut pointu et défricheur du dernier AAA à l’obscur jeu indé en chantier dans quelque garage. Et il y arrive vraiment bien, beaucoup de lecteurs semblant apprécier ce traitement disons plus intelligent du jeu vidéo.

Néanmoins, à vouloir élever le débat plus haut que ce qu’on a coutume de voir ailleurs, je trouve que Games a tendance à adopter un ton certes pertinent mais parfois à la limite du prétentieux. Ce n’est certainement qu’un ressenti sévère très personnel sans doute dû au fait que je ne partage pas leur vision du jeu vidéo comme art, mais je trouve regrettable que certains rédacteurs confondent critique d’un jeu avec concours pour le Printemps des Poètes. Parce que faire de jolies phrases avec de belles tournures et des métaphores que n’auraient pas reniées un JCVD des grands jours (et des grands écarts), c’est bien mignon tout ça, mais encore faut-il que le lecteur comprenne au final de quoi on parle ! Et parfois, à trop vouloir puiser dans son dictionnaire de synonymes pour se la jouer Lautréamont de pixels, cela en devient presque ridicule. Un exemple valant mieux que tout, je vous laisse deviner de quel jeu (nommé ici XXX) l’auteur de ces lignes a voulu faire la critique :

XXX rejoint ces rares productions dont la réussite remet d’autorité sur la table la question fondamentale : le jeu vidéo pour quoi faire ? […] Mais si la célébration de la libération du corps physique encore impossible à l’homme biologique appartient bien à l’ADN du jeu vidéo, alors XXX devient cette ultime médecine de vaudou numérique qui transcende.

Vous avez bien compris ? Allé, je vous laisse 2 min pour relire ça calmement. Vous n’avez aucune idée de quel titre il est question ? La réponse est à la fin de mon billet, mais comme je ne suis pas bégueule, je vous laisse deviner parmi les jeux suivants :

Goat Simulator, Watch_Dogs, inFamous Second Son, Octodad Dadliest Catch,
Surgeon Simulator ou Assassin’s Creed Black Flag ?

Bon, j’avoue exagérer et l’ensemble du magazine ne ressemble heureusement pas tout le temps à ça. Néanmoins, à la lecture de certains articles, j’ai envie d’appeler la rédaction et de leur dire : « PETEZ UN COUP LES GARS ! » Parce que si j’apprécie vraiment qu’on parle du jeu vidéo avec le sérieux qu’on a si souvent refusé de lui accorder il y a quelques années, je n’en oublie pas pour autant que dans « jeu vidéo », il y a le mot « jeu », synonyme pour moi « d’amusement ». Et le moins que je puisse dire, c’est qu’à la lecture de Games, si j’ai le sentiment d’apprendre des choses, je ne me fends pas souvent la poire.

J’ai l’air dur, mais pour être honnête cela ne m’empêche pas d’aller chez mon libraire tous les deux mois. Car Games est une excellente revue que, en dépit d’un certaine froideur dans le ton que les numéros à venir vont certainement contribuer à réchauffer, je conseille vraiment à n’importe quel joueur se disant un minimum « passionné » (pour ne pas reprendre mon dictionnaire de synonymes).

 

The Game : les (in-) dés sont jetés !

thegame_couv« En 2014, il est donc encore possible de sortir un magazine de jeux vidéo qui ne parle pas d’indé »

Voilà peu ou prou ce qui m’est venu en tête en terminant la lecture du premier numéro de The Game. Pensée exagéré car en y cherchant bien, on trouve quelques pages sur Broforce, Ori ou No Man’s Sky mais qui semblent un peu coincées entre celles vantant les blockbusters à venir. Et sans rentrer dans un débat inutile sur ce que signifie « être indé » (si cela a encore un sens), c »est surtout l’impression de voir ignoré tout un pan de la production vidéoludique actuelle qui m’a un tantinet agacé.

Mais reprenons les choses depuis le début car je vous vois déjà m’accuser de faire un procès d’intention à ce mag alors qu’il vient à peine de voir le jour.

Dernier larron de la « Trinité du 11 juillet », The Game s’annonce comme le plus intéressant des trois. Vu la concurrence me répondrez-vous, il n’y avait pas vraiment photo. Avec sa couverture typée BD et sa maquette claire et colorée tout en restant sobre, le magazine est déjà très séduisant au premier coup d’œil. Au-delà des reviews et tests bien présents dans ce nouveau bimensuel, on trouve aussi des analyses de jeux cultes (Tetris, Bioshock, Zelda 3) et des tribunes à des personnalités aussi diverses que Julien Chièze ou « Jay » Grouard pour ne citer que les plus extrêmes.

Dans un entretien donné à challenges.fr, Laurent Guillemain, directeur général de Link Digital Spirit (qui édite aussi Jeux Vidéo Magazine) déclare que la revue cherchant à s’adresser à des lecteurs plus adultes, se positionne à un carrefour d’audience, entre les ultragamers (sic !) visées par JV le Mag et Games, et la montée en puissance de VideoGamer et JVM,.

Issu de la même boîte que JVM mais cherchant à se diversifier et à séduire une autre frange des joueurs, dont l’âge moyen est de 38 ans nous le répète-t-on, il ne fait nul doute que The Game se glisse dans le sillon creusé par JV le Mag et Games. Opportuniste ? Peut-être mais après tout pourquoi pas si l’offre est différente et que le contenu se montre pertinent.

Malheureusement, c’est un peu là que le bas blesse car, jusque dans son nom qui peut prêter à confusion avec Games, The Game manque clairement d’identité et de profondeur pour satisfaire ses ambitions. Comme engoncé par l’ombre du géant qu’est Jeux Vidéo Magazine, on a quand même l’impression que malgré toute la bonne volonté des rédacteurs, la revue peine à s’affranchir de l’actualité des gros jeux à sortir en fin d’année pour séduire le lecteur potentiel au détriment des « articles qui analysent, décryptent, explorent le jeu d’une façon nouvelle » comme le vend l’édito. En témoignent les nombreuses pages (sur 130) consacrées à Watch_Dogs, Assassin’s Creed Unity, Kojima et son MGS ou Mario Kart. Même si, encore une fois, j’exagère certainement un peu, il est quand même étonnant que plusieurs jours après en avoir terminé la lecture, je n’ai retenu que les articles consacrés à Ubisoft ou Nintendo. Vouloir explorer le jeu vidéo différemment et survendre le prochain Assassin’s Creed (parce que là, c’est aussi peu discret que les héros de la célèbre franchise), il y a comme un je ne sais quoi d’ironique là-dedans.

« Et les dossiers, les analyses ? » me demanderez-vous. Et bien, si je dois reconnaître avoir pris plaisir à lire les articles sur Zelda 3, Tetris ou Bioshock pour à nouveau citer ceux qui m’ont le plus marqué, je n’ai pas non plus eu l’impression d’apprendre des choses nouvelles. Un peu comme si l’effet « madeleine de pixels » (ou « madeleine de wiki ») marchait à fond en redécouvrant des choses que je savais déjà.

Le plus gênant, c’est qu’à la lecture de The Game, il n’y a pas vraiment de ligne claire qui s’en dégage. J’ai eu le sentiment que la rédaction allait là ou le grand public l’attend, ou tout du moins là où ils ont l’impression que le grand public veut aller (c’est-à-dire les grosses licences comme AC, MGS, Mario Kart, Zelda). Comme si on avait dit aux rédacteurs : « faites plus adulte que d’habitude mais sans effrayer le gamin pour autant ». Et finalement, à rester le pad entre deux ports sans vraiment choisir, on se retrouve avec un Jeux Video Magazine plus classe, plus agréable à lire, mais pas plus pertinent.

Cela dit la critique est facile de ma part mais The Game n’en est qu’à son premier numéro et va certainement évoluer à l’avenir. On espère bien qu’en dépit de son héritage un peu encombrant, il va se montrer plus audacieux dans les prochains mois. En tout cas, il mérite qu’on lui laisse une chance.

 

JVC, GK, GB, JVN : au royaume d’Internet, les youtubers sont les rois ?

Avec tant d’arrivées dans nos kiosques ces derniers mois, j’aurais pu conclure mon billet avec mes impressions sur The Game. Mais presse papier et presse en ligne étant presque systématiquement mises dos-à-dos, il me paraissait intéressant de faire un détour par Internet pour y faire une petite revue des troupes. D’autant que la saison 2013/2014 aura été assez mouvementée pour les sites français les plus connus et pas forcément moins éprouvante.

Tout d’abord, une pensé pour JVN qui a fermé ses portes en mars dernier. Créé en 2009, le site aura connu une existence compliquée faite d’un amalgame incestueux avec le site JeuxVideoMagazine.com, dernière éclaboussure de la vague déferlante ayant emporté d’autres magazines JV avec la liquidation de l’organe de presse MER7. Obligée de changer d’url et plombée dans une tourmente judiciaire depuis le début 2013 afin de conserver ses contenus réalisés sous la marque de l’ancien site JeuxVideoMagazine, l’équipe derrière JVN aura préféré baisser le rideau. La dernière année du site illustre malheureusement trop bien les difficultés de faire vivre (survivre ?) un site d’info sur le jeu vidéo seulement avec des revenus publicitaires sans partenaire solide pour le soutenir.

Et de partenaires, ça tombe bien, parce qu’il en est justement question pour les trois autres sites que sont jeuxvideo.com, Gamekult et Gameblog.

Si on a coutume de croire que les abonnements sont le nerfs de la guerre dans la presse papier, les revenus liés à la publicité ne sont pas en reste. Malgré la prolifération d’abonnements sous forme de « formule soutien » ou « premium », certains sites web peinent aussi à subvenir correctement à leurs besoins sans soutien extérieur. Sans rentrer dans de sombres détails économiques venant rallonger encore un peu plus ce billet qui n’en finit plus de ne pas finir, les trois sites précités ont tous changé de crèmerie (comprenez propriétaire) durant les douze derniers mois. Objectif affiché : faire la nique à Youtube, Twitch et consort qui ne cessent de les concurrencer. Si la mutation récente du mastodonte jeuxvideo.com en quasi-chaine de télévision aux multiples émissions en direct claironne sur toute sa home comme symbole de cette volonté, l’évolution se fait plus en douceur pour Gameblog ou Gamekult qui, disposant de ressources moindre, ont généralisé les émissions vidéo et surtout les lives de gameplay dont sont férus les milliers de spectateurs des plateformes de streaming. On assiste à une véritable course de fond dont la tête appartient à celui qui sait être le plus réactif, le plus original ou le plus drôle.

Et le retrogaming dans tout ça ?

Que ça soit dans les magazines ou sur les sites, une chose me paraît désormais claire : on ne peut plus parler du retrogaming comme d’une mode.

Pas un magazine ne peut faire l’impasse sur une rubrique « rétro » s’appuyant assez souvent sur l’histoire du média pour mieux comprendre les jeux d’aujourd’hui et de demain. Encore une fois, JV le Mag se distingue par le choix de ses sujets (The Elder Scrolls, Carmageddon …) richement documentés et développés sur plusieurs pages. Quant aux sites internet, le retrogaming est moins un outil de décrytpage qu’un moyen de proposer toujours plus de vidéos en surfant sur les souvenirs. On le voit bien avec un site comme Gamekult qui, avec des vidéos tous les soirs en semaine, ne peut tenir la cadence avec les seuls jeux faisant l’actualité. Ressortir une vieillerie est donc un bon moyen d’occuper sa grille des programmes, facile à produire, tout en faisant plaisir aux plus vieux de leur audience.

 

 

Ce gros coup d’œil en arrière nous a permis de constater à quel point le monde du jeu vidéo évolue incroyablement vite. Si les technologies n’ont de cesse d’aller toujours plus loin, les médias autour de ce média changent aussi en conséquence. Cette saison 2013/2014 aura été incroyablement féconde en événements venus bousculer l’ordre établi du traitement du jeu vidéo : des sites internet qui vont de soubresauts en révolution silencieuse, le papier qui se rebiffe, les joueurs qui tendent de plus en plus à court-circuiter les journalistes pour aller directement piocher l’info là où elle est … Je ne sais pas pour vous, mais je sens que les prochains mois vont être riches en rebondissements et pas que du côté des jeux.

Ah au fait, j’ai trouvé un stage d’été en astrologie, option « Madame Soleil ». J’espère me débrouiller suffisamment bien pour y voir, à défaut d’avenir, ne serait-ce que le sujet de mon prochain édito.

 

 

Et pour ceux qui n’ont pas oublié, le jeu dont j’ai cité un extrait de sa critique dans Games, c’est InFamous Second Son. voilà, voilà, je vous laisse méditer là-dessus :p

La Retro de Juillet par Professeur Oz

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SUMMER TIME !

Captain Obvious vient de me le souffler à l’oreille : l’été est là. Si pour beaucoup de magazines, de chaînes télé ou de sites internet, cette saison est habituellement l’occasion de ralentir le rythme après dix mois menés tambour battant, La Caz’Retro elle, ne chôme pas. Comme l’année dernière, nous chaussons nos tongs et sortons nos plus belles lunettes de soleil pour continuer à vous accompagner durant ces deux mois.

Certes, les émissions habituelles sont mises entre parenthèses et reviendront dès septembre, mais les Bonus Stage prennent le relais au rythme d’un numéro par semaine. L’année dernière, pour leur première édition, nous avions pu échanger avec divers camarades de la sphère internet avec comme dénominateur commun le jeu vidéo dans un spectre plus large que celui du seul rétrogaming. Et oui, l’été est la bonne période pour se permettre quelques extravagances et nous en profitons donc un peu pour dévier de notre thématique habituelle du « vieux jeu ».

Si de septembre à juin, on aime à revenir et raconter nos souvenirs sur des séries anciennes, les Bonus Stages nous permettent surtout de recevoir et mettre en valeur des gens (blogueurs, youtubers …) qui, comme nous amateurs, ne comptent pas leur temps pour parler du jeu vidéo dans toute sa diversité. Non, je n’utiliserai pas le mot de « passion » car ce mot rime trop souvent à mon goût avec « mouton ». Et les invités qui ont la gentillesse de venir tailler le bavette avec nous sont plutôt du genre « chien de berger » à veiller au grain et garder l’œil vif, voire « limier » pour ceux qui aiment à défricher et s’aventurer hors des sentiers battus.

Et en préparant cette deuxième saison des Bonus Stage, je m’étonne encore de découvrir que cette variété propre au jeu vidéo (et dont j’ai le plus grand mal à trouver un synonyme) se reflète dans sa manière de le traiter.

Si comme moi, vous vous rangez dans la catégorie du « joueur concerné » pour qui le plaisir et la curiosité passent avant les effets de mode, il y a fort à parier que vous vous retrouverez dans l’un ou l’autre de nos invités de cet été. Impossible pour moi d’en dire trop car je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir de l’écoute. Mais sachez juste qu’il y a encore beaucoup de gens à découvrir. Des personnes, des sites en marge des média professionnels traditionnels et qui petit à petit construisent une autre manière de parler du jeu vidéo. Une manière dans laquelle il est nullement question d’être d’accord sur tout, de partager un même avis, mais plutôt une intention.

De la même façon qu’il est aussi idiot que vain d’opposer jeux AAA et titres indépendants, à l’heure d’internet, les initiatives amateures sont aussi nécessaires que les sites professionnels. Parce que les premières ont une liberté de parole que seule la bêtise peut entacher ; parce que les seconds restent des phares dans la nuit : indispensables même si parfois aveuglants (voire aveuglés ?).

Développeurs, journalistes, joueurs … le jeu vidéo est aussi désormais une histoire de personnes. Prolonger son expérience en s’intéressant aux gens qui font, défont et refont le média, c’est aussi prolonger son propre plaisir. Ça tombe bien, les Bonus Stages donnent la parole à ceux qui voient un peu plus loin que le bout de leur manette.

La rétro de Mai par Professeur Oz

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La sortie de Metal Gear Solid V : Ground Zeroes était l’occasion rêvée pour se questionner sur la notion de durée de vie dans le jeu vidéo. Il aura fallu d’un article de GameInformer pour mettre le feu aux poudres. Oui, il paraîtrait que le jeu peut se boucler en une petite paire d’heures. Et pendant que bon nombre s’offusquent d’une durée qui leur semble ridicule, le spectateur lointain des aventures de Snake et consorts que je suis avait envie de leur répondre « et alors ? Où est le problème ? »

A l’opposé, à longueur de forums, on a pu voir des fans de Big Boss leur répondre avec des arguments aussi éculés que « mieux vaut une expérience courte, que quelque chose de long et ennuyeux ». Justification que j’ai toujours trouvée particulièrement idiote dans le sens ou quand je suis vraiment happé par un jeu, j’aime en profiter plusieurs heures.

Pour cet édito, j’avais prévu de souligner ce qui, à mon sens, relève du véritable problème : le prix, bien plus que la durée de vie. La somme qu’on est prêt à mettre pour un jeu dont on sait qu’il ne nous occupera pas bien longtemps (ce qui est bien différent du fait d’acheter un jeu et de découvrir a posteriori que celui-ci est court). J’avais déjà quelques exemples en tête : l’antique Prince of Persia dont on vous a parlé récemment et pour lequel un des postulats était de le finir en moins de 60 minutes ; on peut aussi penser à Journey ; voire également Gone Home qui, pour un prix peu inférieur à celui de Ground Zeroes déroule une histoire sur un temps équivalent. Pourtant, ce jeu indépendant a recueilli toutes sortes de louanges autant de la part de la presse que des joueurs, les deux heures qu’il occupe étant même parfois citées comme des qualités.

Et puis, la lecture d’un Canard PC (encore lui décidément) est venu ruiner mes projets. Son rédac’ chef Ivan Gaudé se fendant d’un billet résumant à merveille les quelques idées alignées ci-dessus. N’ayant pas le talent d’écriture d’Ivan Le Fou, je dus abandonner mes ambitions de tribune.

Heureusement, c’était sans compter sur Loupign qui vint involontairement à ma rescousse avec le tweet suivant.

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Comme touché par la grâce, je voyais enfin sous quel angle aborder mon article. Il n’était pas vraiment question de la durée de vie du jeu, ni de la qualité même du jeu, ni même de son prix. Il était en vrai question de sa réception dans la presse. Et surtout de ce qu’il en resterait dans quelques années.

Pour rebondir sur l’article que nous a dégoté l’ami Loupign, forcément 25 ans après, il prête à sourire quand on connaît la réputation du jeu. D’ailleurs, la plupart des réactions à la découverte de ce vieux test de la revue Arcade (que je ne connaissais pas du tout au passage) moquent la clairvoyance du testeur. Certes, on parle d’un temps où, comme le rappelle fréquemment AHL, les gens qui chroniquaient des jeux vidéo étaient rarement de vrais joueurs et n’étaient donc pas capables de sentir l’essence, l’intérêt d’un jeu.

Néanmoins, ce cas est loin d’être isolé. Des articles circonspects sur les qualités de Super Mario Bros, il doit en exister. Mais qui s’en rappelle tant la réputation du jeu de Nintendo n’est plus à faire ?

Depuis que nous avons pris l’habitude dans chacun de nos podcasts d’inclure les tests de l’époque, il n’est pas rare de nous étonner des réactions parfois unanimes des magazines d’alors sur des jeux qui, dans nos yeux de retrogamers ont une aura toute autre.

Qui se souvient de cette critique de Super Power jugeant décevante l’aventure proposée par Chrono Trigger ?

Qui a encore en tête l’accueil particulièrement tiède accordé à Sunset Riders par l’ensemble des revues alors que ce dernier jouit d’une belle réputation dans la communauté des vieux joueurs ?

La critique a cela de délicat qu’elle exprime un point de vue, forcément subjectif. Mais il ne faut pas non plus perdre de vue que c’est aussi souvent un instantané d’une époque où les repères, les références ne sont pas les même qu’aujourd’hui. Là où dans les années 80/90, l’acte d’achat se basait sur les opinions de deux ou trois magazines, voire de quelques amis, de nos jours, la moindre information, le moindre avis, se voit cent fois partagés, exagérés et critiqués une fois déposés quelque part sur la sphère Internet.

Jusqu’à l’écœurement parfois !

J’avoue qu’il m’arrive d’avoir un avis sur un jeu avant même d’avoir mis les mains dessus tant j’ai l’impression de déjà tout savoir dessus. Non, ne me jugez pas car je sais que derrière votre écran, ça vous arrive aussi !

Entre la communication exagérée de certains éditeurs, l’emballement parfois bêtement aveugle de journalistes sur des blockbusters taillés pour le succès ou des jeux indé hypés par je ne sais quel « pixel art de qualité » ou « expérience narrative exceptionnelle », n’a-t-on pas l’impression qu’il faut avoir une opinion à tout prix, comme si l’indifférence envers un titre était interdite !

Et si certains joueurs et journalistes aiment édifier des statues à tout va pour n’importe quel « Citizen Kane du jeu vidéo », c’est aussi oublier qu’il leur est particulièrement facile de brûler ceux qu’ils ont autrefois adorés (pour ceux qui n’ont pas suivi, c’est à ce moment qu’il faut se rappeler que j’ai commencé mon billet avec Metal Gear Solid). Car si il est facile de se moquer de jeux reconnus comme vraiment mauvais (coucou mon pauvre Rambo), les joueurs semblent avoir développé un don particulier pour s’arrêter plus fréquemment sur des détails que sur une œuvre dans son ensemble. Préférant chouiner à longueur de forum ou de tweets sur la longueur d’un jeu, ou sa technique défaillante. Mais finalement, qu’en reste-t-il une fois la manette en main ? Quid du plaisir réel une fois vraiment dans le jeu et isolé des « quand dira-t-on » ?

La critique est un exercice difficile tant elle relève de la subjectivité, de l’expérience, du vécu, des habitudes de celui qui la réalise. Parmi les nombreux tests qu’on a pu lire sur MGS V : Ground Zeroes, combien ont été écrits avec en ligne de mire ce fameux rapport entre durée/prix ?

Bien sûr l’erreur en incombe grandement à Konami qui a mal communiqué autour de son prologue au cinquième épisode des aventures de Big Boss. A Konami qui a cédé à cette mauvaise habitude de faire financer un jeu par les joueurs (les ventes du Ground Zeroes permettant de soutenir le développement de Phantom Pain). Konami est, à mon sens, coupable d’avoir voulu faire payer les cacahuètes qui accompagnent l’apéritif. Néanmoins, dans quelques mois/années, quand les deux jeux seront réunis sur la même galette sous la dénomination commune de MGS V Compilation (ce titre est une totale invention de ma part, mais vous voyez ce que je veux dire), peut-être sera-t-on plus à même de juger de l’intérêt réel de Ground Zeroes ? En tant que jeu évidemment, mais aussi en tant que concept qu’il soutient.

Finalement, que ça soit il y a 20 ans ou aujourd’hui, pour se faire un véritable avis sur un jeu, on a toujours pas fait mieux que d’y jouer soi-même. Tout simplement ! Et puis un apéritif sans cacahuète, c’est quand même pas la même chose, on est d’accord !

Une chose est sûre, il m’aura bien fallu plus de deux heures pour pondre ce billet !

La Rétro de Mars par Professeur Oz

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L’HISTOIRE D’UNE PREMIÈRE FOIS

C’est un problème récurrent à tout rétrogamer qui se respecte : le vieillissement et la conservation de ses machines. Si à l’époque des Amiga, Amstrad ou Nes, on ne parlait pas encore d’obsolescence programmée, force est de reconnaître que ces générations de micro et consoles nous ont offerts des hardwares répondant à l’usure du temps bien mieux que n’importe quelle Xbox 360 prête à « RRoDer » à la moindre mise à jour. Néanmoins il arrive qu’après des années (voire des décennies) de bons et loyaux services, une de vos pouliches rendent l’âme. Deux solutions : compter sur le marché de l’occasion pour acquérir une nouvelle console ou retrousser ses manches et entreprendre une ouverture de la précieuse et y trouver la source de la panne.

Les plus paresseux opteront peut-être pour la première option, mais les prix indécents désormais pratiqués dans le retrogaming (on pourrait presque parler de detroussgaming) réservent ce choix aux plus fortunés (ou à ceux qui ne savent pas gérer leur argent, mais ça c’est une autre histoire). Non ! Si elle n’est pas forcément à la portée de tout le monde à première vue, la seconde solution s’offre quand même comme la plus raisonnable, mais aussi la plus fascinante pour qui fait preuve d’un minimum de curiosité.

Et c’est là que je vais vous faire part de mon expérience récente : j’ai dû réparer ma Nes qui depuis quelques semaines n’affichait plus qu’un écran désespérément aussi gris que la robe de ses cartouches. Mais plus que l’opération en elle-même, ce dont je souhaite vous parler c’est du contexte personnel dans lequel elle s’est déroulée.

Certains d’entre vous rigoleront à la lecture de ce diagnostic : « il va nous parler d’un des symptômes les plus classiques de la 8 bits grise et qui ne représente en rien un quelconque défi ». Certes, mais ce que vous devez savoir, c’est que c’était ma première fois ! Bien que la Caz Retro compte parmi ses membres quelques bricoleurs talentueux qui sauraient sans aucune antisèche vous expliquer comment switcher votre Snes ou raboter votre Mega Drive européenne pour faire passer des jeux japonais, je n’en fait pas partie. Il s’avère que question bricolage, j’ai toujours eu deux mains gauches.

Si comme beaucoup de vieux joueurs, j’ai toujours éprouvé une grande curiosité pour le fonctionnement de mes machines, osant parfois les dévêtir de leur coque pour découvrir leurs entrailles, mon exploration s’arrêtait souvent à ces préliminaires, n’ayant pas le courage, ni les connaissances pour me lancer dans un démontage en règle. Défaire est facile, refaire peut être une autre paire de manche.
Cette peur remonte à l’enfance où ma curiosité abdiquait devant ma crainte de casser une console que mes parents refuseraient de remplacer. Internet n’existait pas encore et ma découverte chirurgicale de mon CPC ou de ma Mega Drive s’arrêtait généralement à la lecture de la fameuse étiquette annonçant la fin de la garantie si tel couvercle était enlevé.

Tout maladroit que j’étais (et que je suis toujours) avec un fer à souder dans les mains, j’ai la chance d’avoir un frère qui à l’opposé de moi n’a jamais hésité à démonter un peu tout ce qui pouvait lui passer sous les mains, jeux vidéo compris, ne craignant jamais d’user de gestes que je pouvais trouver brutaux pour finalement remettre en parfait état de marche une machine. Certains appellent ça avoir des doigts en or .

Quand il m’a donc fallu réparer ma Nes, j’avais déjà identifié la source du problème sur le net. Néanmoins, peu sûr de moi, j’ai préféré attendre de venir rendre visite à ma famille pour présenter la console à mon frère. Si cela fait belle lurette que le jeu vidéo ne l’intéresse plus vraiment, je savais que lui apporter une nouvelle machine (nous n’avons jamais eu la Nes dans notre enfance) attiserait sa curiosité.

Et ça n’a pas loupé, en moins de 10 min, la console était désossée, ces entrailles étalées sur la table. La réparation ne nécessitait pas autant de bricolage, mais au fur et à mesure que nous enlevions les composants, mon frère et moi, par jeu, ne résistions pas à l’envie de démonter quasiment totalement la console. À mon excitation et mon étonnement de découvrir avec quelle facilité la réparation se faisait s’ajouta le plaisir d’un échange de connaissances improbable entre deux adultes redevenus le temps de l’opération deux enfants curieux : mon frère d’expliquer au noob en bricolage que je suis à quoi servait telle puce ; moi de lui détailler les raisons pour lesquelles Nintendo a choisi de transformer la Famicom (dont il ignorait l’existence) en Nes pour le marché occidental.

Finalement, plus que la réparation, je retiens de cet atelier bricolage improvisé un chouette moment passé avec mon frère comme si chacun avait fait un pas vers la passion de l’autre. Si bien des tuto trouvés sur le net auraient pu me suffire à pratiquer ma réparation seul, aucun ne remplacera finalement la transmission directe de connaissances. D’ailleurs à mon grand étonnement mais non sans plaisir, quand je lui ai montré quelques photos de custom de consoles, j’ai vu une lueur dans ses yeux synonyme de défi à relever. Sans vouloir trop en dire, il s’est déjà penché sur la question et m’a déjà conseillé dans l’achat de peintures adéquates. Wait & see comme on dit …

Et si vous vous posez la question, la Nes va très bien, j’ai même pu faire une partie de Super Mario Bros 3 avec ma mère … Une jolie histoire familiale que cette réparation !

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La Rétro de Janvier par Professeur Oz

bannière oz

Et voilà. L’excitation des fêtes de fin d’année est derrière nous. Pendant que certains ramassent les derniers cotillons planqués sous le canapé ou dans le lecteur de la Playstation, d’autres comatent encore, victimes de leurs trop nombreux excès. 2013 a tiré sa révérence, 2014 entre en scène. Après l’heure des bilans vient celle des résolutions. Inutile de promettre les classiques « cette année, je me mets au sport » ou « j’arrête de passer mon temps sur Twitter ou Facebook au boulot ». Non, non, quitte à prendre de bonnes habitudes dès le début de l’année et si possible de les tenir durant les douze mois qui vont suivre, autant qu’elles soient réalistes. Et plutôt que de se donner des objectifs impossibles à atteindre, mieux vaut essayer de joindre l’utile à l’agréable. C’est pourquoi je vous propose un panel de résolutions touchant à notre petite passion commune : « les bonnes résolutions du retrogamer ».

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  1. C’est décidé, je confectionne des boites pour mes jeux Nes et Super Nes, parce que les cartouches, ça fait vraiment moche à côté des jeux Megadrive en boîte.
  2. Parce que je suis un passionné, un vrai, que je préfère jouer aux jeux sur leur support d’origine, j’arrête donc l’émulation…. Enfin quasiment, mais promis, j’achète les jeux que j’ai bien aimé. Enfin s’ils ne sont pas trop chers parce que les prix du rétro hein, c’est un peu la flambée ! En fait, l’émulation c’est quand même pratique.
  3. J’arrête d’acheter n’importe quel jeu indé rétro sous prétexte que « le pixel c’est trop bien, ça me rappelle ma folle jeunesse ». Parce que même chez les indé, il y a des mauvais jeux. Et les pixels n’ont pas toujours donnés des chef-d’œuvre.
  4. Ah et puis aussi, j’arrête d’acheter n’importe quel remake de vieux jeux. Parce que non dans le jeu vidéo, ça n’est pas forcément dans les vieux pixels qu’on fait les meilleurs soupes. Ou alors si, en fait oui parfois on a de la soupe, mais c’est pas forcément bon signe.
  5. Ça marche aussi avec Kickstarter. J’arrête de donner des sous pour n’importe quel jeu sous prétexte que les développeurs ont de bonnes têtes sur leur vidéo de présentation ; qu’ils y racontent des blagues ; qu’ils y font pleins de promesses dignes d’un Molyneux des meilleurs jours ; mais qu’ils oublient de nous montrer ne serait-ce que dix secondes de ce à quoi pourrait bien ressembler leur futur « jeu qui ne verra pas le jour faute d’objectif atteint ».
  6. Cette année, je me lève dès l’aurore pour aller en brocante histoire d’y être avant même l’ouverture, avant même les râtisseurs et de tomber sur les bonnes affaires.
  7. En brocante justement, j’arrêterais de négocier les prix vachement à la baisse quand ce sont des mamies ou de jeunes enfants qui s’occupent de la vente. Parce que c’est pas bien de profiter des faibles et des innocents… Bon, disons que j’arrête d’embêter les gamins !
  8. Et quand je suis en brocante, je me fixe un montant à ne pas dépasser. Pourquoi pas 10 euros en pièces de 50 centimes ? Non parce que l’année dernière j’y ai vraiment claqué trop de pognon pour des babioles qui n’avaient rien à voir avec le jeu vidéo.
  9. Non, en fait, il vaut mieux que j’arrête tout simplement d’aller en brocante. De toute façon, j’ai déjà tout les Fifa et les PES en triple depuis l’époque PS2.
  10. De toute façon, pour les achats rétro, il n’y a pas mieux qu’internet pour trouver ce qu’on cherche. D’ailleurs, ce serait bien cette année si je me contente d’acheter seulement les jeux que je cherche plutôt que d’enchérir sur 80 % des annonces d’eBay.
  11. Le plus simple, c’est juste d’arrêter de surenchérir bêtement sur eBay, non mais sérieusement, c’est quoi l’intérêt dans les 10 dernières secondes de passer de 25 € à 40 € pour un jeu ? De toute manière, ça ne marche jamais, il y a toujours un abruti pour faire monter le prix à 60 €.
  12. Arrêtez d’aller sur eBay toutes les heures parce que ça commence un peu à se voir au boulot.
  13. Arrêtez d’aller sur eBay tout court, parce que de toute manière là aussi toutes mes économies y passent.
  14. Non, ça ne sert à rien de se rabattre sur leboncoin, c’est la même chose, donc on oublie aussi.
  15. En fait je vais peut-être garder mes sous pour des trucs plus utiles. En fait l’émulation c’est peut-être une bonne idée !
  16. Ah et puis ce serait pas mal de jouer aussi un peu aux jeux récents. Parce que je vois pas trop l’intérêt d’acheter des jeux « day one » à 60 € si c’est pour les laisser prendre la poussière à côté de la PS3 ou de la 360. Quoique, vu qu’ils doivent encore être sous blister, ils n’ont pas trop à craindre la poussière. (oui, oui, vous avez bien lu, je n’ai pas écrit « PS4 ou Xbox One », je croyais que vous vouliez dépenser moins de sous. Ne me dites pas que vous avez sorti l’équivalent d’un demi SMIC net pour vous offrir une superbe console sans jeu vraiment intéressant ? )
  17. Le plus simple c’est peut-être d’arrêter le retrogaming non ! ça n’est qu’une mode après tout. Et puis, avouons-le, on s’en fout un peu de tous ses vieux jeux. On est juste très fier de parler de sa jolie collection dans un grand élan de « c’est qui qu’à la plus grosse ». En plus toutes ces machines, ces cartouches, c’est que ça prend de la place.
  18. En fait le dématérialisé, c’est pas si mal que ça ! Pas besoin de grosses étagères pour ranger ses jeux. En plus les prix sont plus intéressants que ce qu’on trouve dans le rétro. Il faudra que je m’achète plus souvent des jeux comme ça.
  19. Ah !  Et puis le mot « retrogaming », parlons-en ! Ça ne veut rien dire, on est d’accord ? Et puis c’est aussi ridicule que « vidéoludique » non ? Et si on profitait de 2014 pour trouver un vrai mot pour désigner cette dévianc… Hem hem pardon, cette passion !

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Si dans tout ça, vous ne trouvez pas au moins une bonne résolution à vous plaire, c’est que vous faîtes preuve de mauvaise volonté et méritez de rester bloquer en 2013. Cela dit, ça ne devrait pas trop gêner les vieux cons comme nous qui sont déjà restés bloqués dans le 20e siècle. Sinon, j’ai bien en tête quelques résolutions faciles à tenir, comme de vous abonner à notre compte iTunes pour ne louper aucun de nos podcasts. Et vous pouvez aussi vous inscrire sur notre forum pour venir discuter avec nous. Et il y a également la newsletter de La Caz Retro pour vous tenir informé de l’actu du site. (quoique là, j’écris sous le contrôle de notre grand chef à tout faire Loupign). Sinon, moi, je m’étais dit que j’écrirais plus souvent des articles, et qu’ils seraient plus courts. C’est pas gagné !

Et vous ? Quelles sont vos résolutions de joueurs pour 2014 ?

Ah, et j’allais oublier, même si mon honnêteté naturelle m’incite à ne pas participer à cette vaste hypocrisie collective, la bienséance m’enjoint quand même de terminer ce billet par :

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TOUTE L’EQUIPE DE LA CAZ RETRO VOUS SOUHAITE

UNE BELLE ET HEUREUSE ANNÉE 2014

 

Les origines du Ice Cap Zone Theme de Sonic 3

Si vous être amateur de retro gaming et de l’histoire du jeu vidéo, vous savez déjà certainement que derrière la fantastique bande originale de Sonic 3 sur Mega Drive plane l’ombre de Mickaël Jackson. Et bien, ces derniers jours, on a vu resurgir du fin fond des années 80 un morceau qui pourrait avoir inspiré l’emblématique thème musical de Ice Cap Zone.

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Pour les trois fans de la Snes au fond, près du radiateur, pour rappel, le Ice Cap Zone Theme, c’était ça :

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Si le Roi de la Pop a toujours refusé de confirmer avoir participé à la création de cette soundtrack (paraît-il trop déçu de la qualité sonore de la Mega Drive, « sans déconner »), sur Youtube pullulent de nombreuses vidéos comparatives entre différentes musiques de Sonic 3 et des chansons de l’artiste, venant au moins confirmer plus qu’une vague ressemblance.

Il y a quelques jours, on a retrouvé sur le net le morceau « Hard Times » du groupe new wave the Jetzons datant de 1982

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La ressemblance avec la musique du niveau de glace de Sonic 3 est plus que troublante !
Si on ajoute à cela le fait que l’un des membres du groupe, Brad Buxer, a plus tard travaillé avec Bambi, et est l’un des compositeurs du troisième opus des aventures du hérisson, avouez que le doute n’est plus vraiment permis.

 

Source

Jeu vidéo L’EXPO à la Cité des Sciences

Inéluctablement, le jeu vidéo est voué à traverser les mêmes étapes que le cinéma, le rock, le rap ou les mangas. Il est à croire que toute révolution, qu’elle soit technologique ou culturelle ne peut être acceptée et respectée qu’après avoir été éprouvée, vilipendée, accusée de tous les maux d’une génération par les médias ou le grand public d’un naturel toujours méfiants à l’égard de ce qu’il ne comprend pas. Aujourd’hui, malgré ce que voudrait encore nous faire croire quelques journalistes restés bloqués dans le siècle de Pac-Man, le jeu vidéo n’est plus le méchant boss à abattre. Reconnu comme une industrie à part entière mais encore opaque pour bon nombre de personnes, le voir inviter à s’exposer dans des musées ne peut qu’aider à sa démocratisation. Ainsi, après les institutions que sont le Musée des Arts et Métiers (pour Museogames en 2010), le Grand Palais (pour Game Story en 2011), ou plus récemment le MOMA de New York, c’est au tour de la Cité des Sciences et de l’Industrie d’accueillir depuis le 22 octobre 2013 et jusqu’au 24 août 2014 une nouvelle exposition sobrement intitulée « Jeu vidéo L’EXPO ».

DSC02253Ici, pas de chemin balisé, de circuit à suivre. Plongé dans un décorum rétro-futuriste évoquant les films Tron, le visiteur est invité à se muer en joueur en déambulant comme bon lui semble dans un peu plus de 1000 m².

Au contraire de précédentes manifestations qui présentaient le jeu vidéo avant tout par le prisme de son histoire, l’exposition choisit ici une autre démarche. Évidemment, si une partie de l’espace est réservée à revenir sur l’évolution du média depuis son apparition à la fin des années 50, les concepteurs de Jeu Vidéo L’EXPO (parmi lesquels on trouve des noms bien connus comme Mathieu Triclot, Olivier Lejade, conseillés par, entre autre Eric Chahi, Philippe Dubois ou Serge Tisseron) ont eu a cœur de mettre en avant LE jeu vidéo, ce qu’il exprime et son langage, avant ses grandes figures, ses références classiques.

L’un des points les plus intéressants de l’exposition est de très souvent s’affranchir des grands jeux pour ne retenir que l’essence même du jeu vidéo, sa grammaire, à savoir son gameplay. Accueilli par une version raccourcie du jeu Evoland lui présentant subtilement les évolutions esthétiques et ergonomiques du jeu vidéo, le visiteur/joueur est par la suite sans cesse invité à toucher, manipuler, interagir que ça soit des manettes, des claviers, des tablettes et bien d’autres.

Les différentes installations proposées, pour la plupart créées spécialement pour l’exposition, se veulent avant tout didactiques, pédagogiques tout en restant bien sûr amusantes et simples d’accès. Il est évident que le jeu vidéo s’appréhende avant tout quand on l’expérimente, plutôt que par de longs panneaux explicatifs.

C’est ainsi que le FPS est entre autre présenté par un petit jeu à deux du chat et de la souris ou l’un des joueurs est tout simplement aveugle, ne pouvant se déplacer qu’à l’aide des sons. A nouveau, au lieu de s’appuyer sur des titres bien connus, il a été préféré de privilégier l’expérience de jeu avant tout.

De la même manière, dans l’espace consacré aux métiers du jeu vidéo, au lieu de proposer un film ou un texte expliquant la conception d’un soft, un logiciel diablement simple nous propose de concevoir un petit jeu en jouant sur différents paramètres comme le style de jeu, les décors, la vitesse … Une excellente démarche encore une fois. Et, cerise sur le gâteau, on a la possibilité de sauvegarder et de diffuser sa création, ainsi que bien d’autres choses de l’exposition, au moyen de « mon LOG », un ticket servant un peu de « carte mémoire » sur les différentes installations.

DSC02288Se voulant exhaustive dans la présentation de « l’ecosphère du jeu vidéo», les concepteurs ont aussi réservé aussi une partie de l’espace à la découverte, de phénomènes comme la chiptune, le modding ou les serious game.

De plus, l’implication et l’influence du média se voit détaillées par le biais de courtes vidéos d’entretien avec des personnalités comme Frédéric Raynal ou Eric Viennot relatant leurs souvenirs sur des titres marquants ou encore d’un mini film réalisé en collaboration avec Arte. Mention spéciale à l’écran géant illustrant en temps réel l’actualité du jeu vidéo sur internet où on peut observer les sujets forts du moment (souvent perfidement appelés « sujets à clics ») comme les sorties de gros titres autour desquels gravitent des événements de moindre portée. Si le dispositif n’est certainement pas infaillibel (car limité à une quinzaine de sujets), l’exercice reste intéressant et témoigne du dynamisme de la communication autour du jeu vidéo sur la toile.

Enfin, qui dit musée dit aussi contemplation, et l’exposition n’oublie pas de montrer que le jeu vidéo adopte des formes plurielles afin de susciter toute sorte d’émotions. Le visiteur peut donc faire une pause en s’allongeant sur des sièges Pac-Man pour apprécier des environnements issus de titres aussi différents que Far Cry 3, Journey ou Proteus.

Néanmoins, si l’exposition révèle une orientation et un parti pris vraiment intéressants et originaux par rapport à ce qui a déjà été fait, elle n’est pas exempte à mon sens de petits défauts.

Le premier d’entre eux découle directement d’un de ses points forts.

Vous l’aurez compris, la manifestation met l’accent sur la manipulation, le plaisir de jeu. Plus particulièrement sur le « jouer ensemble », le jeu vidéo comme vecteur d’échange, de communication. Et à ce titre, beaucoup des installations proposent surtout des expériences collégiales, à pratiquer à deux, si ce n’est plus. Et pour le coup, le visiteur esseulé pourra se trouver un peu embêté de ne pas pouvoir pratiquer tel jeu parce qu’il n’a pas de partenaire. Alors, bien sûr, les plus optimistes d’entre vous y verront surtout une occasion de discuter, échanger, s’amuser avec d’autres visiteurs inconnus en participant avec eux à un même jeu. Mais il aurait été intéressant que les installations proposent toutes un « mode un joueur », à défaut d’être plus nombreuses.

La seconde de mes critiques relève de l’absence d’exploitation du processus dans lequel s’inscrit Jeu vidéo L’EXPO. Ouh la ! Voilà une phrase bien pompeuse que je vais m’efforcer de vous expliquer au mieux.

Commandée par le gouvernement, l’exposition est une main tendue vers le secteur du jeu vidéo afin de montrer que, désormais en France, cette industrie est prise au sérieux. Après l’épisode malheureux de l’éphémère Musée du Jeu Vidéo à la Défense en 2010, cela fait quelques mois maintenant que, par l’intermédiaire de la Cité des Sciences et de l’Industrie, les amateurs et professionnels s’entendent dire que le succès de l’exposition pourrait conduire à la création d’un cité permanente du jeu vidéo. C’est ainsi que diverses manifestations ont précédées Jeu vidéo L’EXPO, parmi lesquelles trois masterclass consacrées à David Cage, Christophe Balestra et plus récemment Jean Guesdon. Ayant pu assister aux deux premières, je peux assurer que ces rencontres n’étaient pas de simples exercices de communication ou de promotion de jeux à sortir mais révélaient de témoignages et d’anecdotes tout à fait intéressant. Sauf erreur de ma part, au cours de ma visite de l’exposition, je n’ai vu aucune trace de ces masterclass. Ni même aucune communication autour de ces événements qui participent aussi à assainir le discours autour du jeu vidéo dans notre pays.

Cela n’enlève évidemment rien à la qualité et la pertinence de l’exposition, mais il est dommage que ces contenus n’aient pas été exploités ou mis en avant.

Au moment de conclure cet article, il reste une question essentielle à laquelle je n’ai pas répondu : « à qui s’adresse Jeu vidéo L’EXPO ? »
Bien entendu, par le lieu même qui la reçoit, l’exposition s’inscrit dans une démarche résolument grand public visant à véhiculer au plus grand nombre, et plus certainement aux néophytes, la richesse de l’expérience jeu vidéo, que ça soit dans ce qu’il peut proposer comme contenu que dans les émotions qu’il peut provoquer. Bien sûr, le public joueur est aussi visé. Ce dernier heureux de voir son loisir préféré justement reconnu ne peut qu’être attiré par l’événement. Mais je préfère vous mettre en garde. J’ai entendu des retours de joueurs déçus qu’il n’y ait pas plus de jeux à pratiquer, ou déstabilisés par les installations proposée, trop éloignés selon eux du jeu vidéo qu’ils ont l’habitude de pratiquer. Je pense que ces gens n’ont pas compris le but de l’exposition. Quel est l’intérêt de venir dans un musée si c’est pour y jouer aux mêmes jeux qu’à la maison dans des conditions moins bonnes ? Un musée reste avant tout un lieu de découvertes, d’évasion, de questionnements. Autant de mots qui s’appliquent à merveille au jeu vidéo, à condition de faire preuve d’un minimum de curiosité et d’ouverture. Si vous êtes le genre de joueur qui aiment être surpris plutôt que pris par la main, il y a de fortes chances que vous adhériez aussi au propos résolument intelligent et ambitieux de cette manifestation.

Si elle n’est pas l’exposition dont rêvent tous les gamers (mais sommes-nous au moins d’accord là-dessus ?), Jeu Vidéo L’EXPO est une belle pierre supplémentaire et nécessaire dans le projet de Cité du Jeu Vidéo qu’on espère voir sortir de terre rapidement

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