La Retro d’Août par Professeur Oz
Presse qui roule amasse les foules ?
Les journalistes du journal ont été mis en quarantaine par la préfecture des bouches du nord (pnb) de la ville de nancy, où la présence des coureurs est interdite, lundi. Rencontre comment faire de la mauvaise gestion des départs https://adsa-securite.fr/55861-site-de-sortie-amicale-7792/ pour faire face à la décision d’écouler les téléspectateurs. C’est un festival international organisé par l’assemblée nationale depuis 1998, mais avec un nouveau moyen d’information, ainsi qu’une présence à l’échelle local.
Homme sérieux citation d'un des événements du jour à la télévision : « la télé-série se dira que ce qui se passe au québec est quelque chose de terrible. Lors de sa dernière exposition sur le style de la rue, en 2013, rencontre femme black valence Kiribati il avait annoncé qu’il l’avait «fait» en hiver. J’ai été un enfant d’origine et je me suis établi au milieu des jeunes filles en mouvement qui se précipitent pour l’aventure professionnelle de ce genre.
Le cliché est de la vie de léonide, le film de catherine breillat. Le conseil constitutionnel, à l’échelle de saint-étienne, selon nos sources, est le seul organisme qu’on connaît rencontre sexe canada dans la région. Cette famille a conservé sa noblesse depuis les années 1800 et les enfants ne lui manqueront pas de les suivre.
Rencontrer brigitte bardot, léa-né à son mari, se retournant pour le secouer. En l’occurrence, https://ma-nu.fr/62892-rencontre-gay-tonnerre-36618/ nous ne devons pas nous contenter d’obtenir ce que nous avons de plus simple à produire, c’est de mettre en valeur la qualité de la chose et l’intégrité. La france, qui a connu des événements de l'histoire comme la découverte de leur origine, a toujours eu une école de médecine.
Jouer les Madame Irma n’est vraiment pas donné à tout le monde. Malgré mes quelques accointances avec l’Éducation Nationale, aucun BTS ni autre Bac Pro ne saurait m’offrir le don de voyance dont je semble avoir cruellement manqué l’an passé.
En effet, il y a exactement un an, dans un dernier hommage à IG Mag qui venait de tirer sa révérence, je m’interrogeais sur les raisons pour lesquelles la presse papier vidéoludique échouait, selon moi, à jouer de tous ses arguments face à la suprématie de la presse internet. Après les disparitions de Joypad, Joystick ou Console+, les amoureux du papier se retrouvaient bien chafouins. Et comme pour me faire mentir, la saison 2013/2014 a vigoureusement gifler mes questionnements de l’été dernier en venant chatouiller certains sites par trop bien installés et aussi nous présenter non pas un, ni deux, ni trois, mais cinq nouveaux magazines : JV le Mag, Games, Jeux Video News, The Game et le retour de Gen4. Il m’a donc paru intéressant de faire un point sur ce que ces nouveaux venus pouvaient (ou non) apporter de frais dans un milieu encore jugé mort et sans avenir (ce qui va de soi pour un mort) par nombre de professionnels douze mois auparavant.
Si l’audace des premiers semble leur avoir permis de déplacer des montagnes pour se faire une jolie place, il faut croire que l’opportunisme des seconds n’est pas en reste pour avoir eux aussi leur part du gâteau (qui paraît-il est un mensonge) !
Gen 4 : là où il y a de la Gen …
Commençons par le plus anecdotique. Je me suis longuement demandé si je devais vraiment aborder le cas de ce magazine ici. Mais pour un site traitant du retrogaming, il aurait été étonnant de ne pas parler de ce « reboot » du vénérable Génération 4, aujourd’hui appelé Gen4 2.0. Et pourtant, quel malentendu !
Disparu en 2004, le magazine a fait un retour maladroitement remarqué dans ce que j’appelle « la trinité du 11 juillet 2014» au côté de deux autres nouveaux mag (Video Game News et The Game). Sérieusement, le lancement est quasiment un cas d’école de ce qu’il ne faut pas faire en terme de communication. A croire que ce sont les gaziers chargés des annonces Xbox One à l’E3 2013 qui ont repris du service ici tant la comparaison avec les deux autres revues a pu jouer en sa défaveur, de par son prix, mais aussi son contenu.
Voyez donc : un trimestriel de 180 pages pour la modique somme de … 14,50 € (sic !). Alors oui, ramener au mois, on peut dire que Gen4 ne coûte « que moins de 5 € ». Mais franchement, on se demande à qui s’adresse ce mag ? Les plus jeunes ne connaissant pas, ou à peine, la « marque » Génération 4 n’iront certainement pas dépenser l’équivalent d’un jeu démat’ sur Steam alors que des magazines comme VideoGamer font déjà le boulot. Quant aux vieux briscards à qui le titre de la revue semble faire de gros clins d’œil charmeurs, ces derniers déjà échaudés par la couverture totalement insipide n’accepteront de claquer la quinzaine d’euros qu’à condition d’y retrouver ne serait-ce qu’une once de ce qui faisait le charme de cette revue. A savoir de bons gros dossiers ou tests bien velus. Et bien vous pouvez vous carrer vos espoirs là où je pense. Car bien que l’équipe derrière ce retour soit constituée d’anciens rédacteurs, on se demande ce qu’ils ont bien pu trouver à écrire quand on survole ces pages. Oui, j’ai bien écrit « survole » parce que croyez-moi, il n’y a qu’un pigeon qui pourra trouver satisfaction à feuilleter le maigre contenu de cette revue qui n’a rien d’autre à proposer que de grosses photos des gros titres de l’E3 accompagnées d’un bref commentaire pour chaque jeu. Le malentendu est là : Gen4 n’est pas un magazine, mais un guide d’achat des jeux à sortir à Noël.
Sur la couverture, le titre du magazine est précédé d’un « Solution High-Tech #1 » semblant reléguer cette nouvelle version de Gen4 au simple hors-série d’une quelconque revue pour passionné de technologie jetant parfois un œil à ce qui se fait dans le jeu vidéo, histoire de rentabiliser son home cinéma à 5 000 boules. Je suis certain que ce magazine catalogue sera offert pour son prochain achat supérieur à 500 € dans son enseigne high-tech favorite.
Gen4 rest in peace ! Next !
Jeux Video News : le jeu des sept différences !
Jeux Video Magazine, VideoGamer et maintenant Jeux Video News (ces deux derniers étant édités par la même boîte)… Je ne suis pas sûr qu’il y ait de quoi trouver plus de sept différences tout compte fait. Franchement, si les mecs sont aussi audacieux pour le contenu de leur revue que pour lui trouver un nom, il y a de quoi avoir peur. Comment peut-on faire plus générique ? Même en tapant le nom du magazine dans Google, il n’y a rien en rapport qui n’apparaisse, si ce n’est des liens renvoyant aux pages news de la plupart des sites de jeux vidéo. Si même le moteur de recherche ne les trouve pas, je n’ose imaginer ce qu’il en est des éventuels lecteurs.
Non en fait, je vous propose un autre jeu : « toi aussi, trouve un nom pour le magazine de jeux vidéo que tu vas lancer ! » Je propose « Jeux Vidéos Games News Magazine ». Et vous ? Je vous laisse faire vos propositions en commentaires.
Ah et ce que j’en pense du magazine ? Je ne sais pas, je ne l’ai pas lu. Oui je suis médisant.
JV le Mag : courez l’acheter !
Ça ne tiendrait qu’à moi (et à ma fainéantise), je me serais contenté de cet intertitre et serais déjà passé au magazine suivant. Néanmoins, je vais essayer de vous expliquer pourquoi en moins d’un an, JV le Mag est devenu l’une de mes revues de référence (avec l’indéboulonnable Canard PC).
Constitué de journalistes ayant roulé leur bosse pour d’autres mag et sites de jeux vidéo, ce magazine représente le parfait consensus entre le sérieux attendu par le joueur/lecteur lambda concerné par le média et l’esprit potache qui manque tant à pas mal de revues (hormis Cana… OK j’arrête ! ). Pour faire simple, on peut dire que la rédaction ne se prend pas au sérieux, sauf quand il s’agit de parler de jeux vidéo. Et le mot « rédaction » est aussi à prendre au sens « physique » du terme car le magazine est imaginé, fabriqué dans des bureaux où se trouve toute l’équipe. Ça a l’air con dit comme ça mais il faut savoir qu’avec Internet, de plus en plus de revues se font « à distance », les pigistes éparpillés partout dans le monde, remettant leurs articles par mail ou via Dropbox. Du coup, il en ressort de JV le Mag une véritable identité, un esprit d’équipe de gens qui souhaitent juste parler et déconner autour du jeu vidéo sans complexe ni soucis de la bienséance. Comme une bande de copains dont on aimerait faire partie.
Mais le plaisir ne tient pas qu’au ton mais aussi au contenu.
L’exhaustivité ne peut être une qualité pour une publication mensuelle forcément à la ramasse par rapport au net. Et ça, l’équipe l’a bien compris en privilégiant la qualité à la quantité. Tout comme moi j’ai préféré la banalité à l’originalité dans la phrase précédente. A croire que les membres de la rédaction ont entendu mes suppliques de l’été dernier, recherchant dans la presse papier les articles de fond que je désespérais de trouver sur les Internets.
Aux critiques et autres news viennent donc s’ajouter des billets d’humeur, des analyses d’œuvres (oui on parle bien de jeux vidéo). Le tout accompagné de délires totalement idiots (mention spéciale pour le jeu de tradingcards « Mystic Créateurs »). Ils ont même réussi à traiter un sujet classique et incontournable comme l’E3 avec un détachement, un recul et un humour auquel les média nous ont peu habitué, en nous montrant que non, ce salon n’est pas aussi fantastique qu’on voudrait bien nous le faire croire.
En clair, si vous recherchiez un magazine pas prise de tête, drôle, bien écrit et proposant un traitement plus « mature » du jeu vidéo mais que Canard PC est trop « hardware » pour vous, JV le Mag est LE mag qu’il vous faut.
Mais je me demande vraiment si j’ai besoin de mentionner tout ça parce qu’à parcourir les forums et réseaux sociaux depuis la sortie du premier numéro l’an dernier, il est clair que cette revue remporte déjà tous les suffrages auprès des joueurs ayant autre chose que « colof » et « fifa » dans leur lexique.
Games : alea jacta games
Autre publication à avoir rapidement séduit les joueurs, si j’en crois les mêmes forums, le bimestriel Games est arrivé dans nos kiosques en même temps que JV le Mag, au crépuscule de 2013, mais avec une orientation bien différente. Si le second s’est positionné pile poil à mi-chemin entre sérieux et déconne, Games a préféré pousser le curseur plutôt du premier côté.
Son leitmotiv est clair : traiter le jeu vidéo de manière adulte, plus approfondie (qui a dit « le jeu vidéo autrement »?) en donnant la parole aux créateurs. De ce fait, dès le premier numéro, de nombreuses interviews de développeurs prestigieux (Fumito Ueda, Eiji Aonuma, Jonathan Blow) ou moins connus issus de la scène indé remplissaient abondamment les pages donnant à la revue de faux airs de Chronic’Art ou Telerama du jeu vidéo, bien éloigné de ce que la presse a l’habitude de servir aux joueurs. C’est une évidence, Games se veut pointu et défricheur du dernier AAA à l’obscur jeu indé en chantier dans quelque garage. Et il y arrive vraiment bien, beaucoup de lecteurs semblant apprécier ce traitement disons plus intelligent du jeu vidéo.
Néanmoins, à vouloir élever le débat plus haut que ce qu’on a coutume de voir ailleurs, je trouve que Games a tendance à adopter un ton certes pertinent mais parfois à la limite du prétentieux. Ce n’est certainement qu’un ressenti sévère très personnel sans doute dû au fait que je ne partage pas leur vision du jeu vidéo comme art, mais je trouve regrettable que certains rédacteurs confondent critique d’un jeu avec concours pour le Printemps des Poètes. Parce que faire de jolies phrases avec de belles tournures et des métaphores que n’auraient pas reniées un JCVD des grands jours (et des grands écarts), c’est bien mignon tout ça, mais encore faut-il que le lecteur comprenne au final de quoi on parle ! Et parfois, à trop vouloir puiser dans son dictionnaire de synonymes pour se la jouer Lautréamont de pixels, cela en devient presque ridicule. Un exemple valant mieux que tout, je vous laisse deviner de quel jeu (nommé ici XXX) l’auteur de ces lignes a voulu faire la critique :
XXX rejoint ces rares productions dont la réussite remet d’autorité sur la table la question fondamentale : le jeu vidéo pour quoi faire ? […] Mais si la célébration de la libération du corps physique encore impossible à l’homme biologique appartient bien à l’ADN du jeu vidéo, alors XXX devient cette ultime médecine de vaudou numérique qui transcende.
Vous avez bien compris ? Allé, je vous laisse 2 min pour relire ça calmement. Vous n’avez aucune idée de quel titre il est question ? La réponse est à la fin de mon billet, mais comme je ne suis pas bégueule, je vous laisse deviner parmi les jeux suivants :
Goat Simulator, Watch_Dogs, inFamous Second Son, Octodad Dadliest Catch,
Surgeon Simulator ou Assassin’s Creed Black Flag ?
Bon, j’avoue exagérer et l’ensemble du magazine ne ressemble heureusement pas tout le temps à ça. Néanmoins, à la lecture de certains articles, j’ai envie d’appeler la rédaction et de leur dire : « PETEZ UN COUP LES GARS ! » Parce que si j’apprécie vraiment qu’on parle du jeu vidéo avec le sérieux qu’on a si souvent refusé de lui accorder il y a quelques années, je n’en oublie pas pour autant que dans « jeu vidéo », il y a le mot « jeu », synonyme pour moi « d’amusement ». Et le moins que je puisse dire, c’est qu’à la lecture de Games, si j’ai le sentiment d’apprendre des choses, je ne me fends pas souvent la poire.
J’ai l’air dur, mais pour être honnête cela ne m’empêche pas d’aller chez mon libraire tous les deux mois. Car Games est une excellente revue que, en dépit d’un certaine froideur dans le ton que les numéros à venir vont certainement contribuer à réchauffer, je conseille vraiment à n’importe quel joueur se disant un minimum « passionné » (pour ne pas reprendre mon dictionnaire de synonymes).
The Game : les (in-) dés sont jetés !
« En 2014, il est donc encore possible de sortir un magazine de jeux vidéo qui ne parle pas d’indé »
Voilà peu ou prou ce qui m’est venu en tête en terminant la lecture du premier numéro de The Game. Pensée exagéré car en y cherchant bien, on trouve quelques pages sur Broforce, Ori ou No Man’s Sky mais qui semblent un peu coincées entre celles vantant les blockbusters à venir. Et sans rentrer dans un débat inutile sur ce que signifie « être indé » (si cela a encore un sens), c »est surtout l’impression de voir ignoré tout un pan de la production vidéoludique actuelle qui m’a un tantinet agacé.
Mais reprenons les choses depuis le début car je vous vois déjà m’accuser de faire un procès d’intention à ce mag alors qu’il vient à peine de voir le jour.
Dernier larron de la « Trinité du 11 juillet », The Game s’annonce comme le plus intéressant des trois. Vu la concurrence me répondrez-vous, il n’y avait pas vraiment photo. Avec sa couverture typée BD et sa maquette claire et colorée tout en restant sobre, le magazine est déjà très séduisant au premier coup d’œil. Au-delà des reviews et tests bien présents dans ce nouveau bimensuel, on trouve aussi des analyses de jeux cultes (Tetris, Bioshock, Zelda 3) et des tribunes à des personnalités aussi diverses que Julien Chièze ou « Jay » Grouard pour ne citer que les plus extrêmes.
Dans un entretien donné à challenges.fr, Laurent Guillemain, directeur général de Link Digital Spirit (qui édite aussi Jeux Vidéo Magazine) déclare que la revue cherchant à s’adresser à des lecteurs plus adultes, se positionne à un carrefour d’audience, entre les ultragamers (sic !) visées par JV le Mag et Games, et la montée en puissance de VideoGamer et JVM,.
Issu de la même boîte que JVM mais cherchant à se diversifier et à séduire une autre frange des joueurs, dont l’âge moyen est de 38 ans nous le répète-t-on, il ne fait nul doute que The Game se glisse dans le sillon creusé par JV le Mag et Games. Opportuniste ? Peut-être mais après tout pourquoi pas si l’offre est différente et que le contenu se montre pertinent.
Malheureusement, c’est un peu là que le bas blesse car, jusque dans son nom qui peut prêter à confusion avec Games, The Game manque clairement d’identité et de profondeur pour satisfaire ses ambitions. Comme engoncé par l’ombre du géant qu’est Jeux Vidéo Magazine, on a quand même l’impression que malgré toute la bonne volonté des rédacteurs, la revue peine à s’affranchir de l’actualité des gros jeux à sortir en fin d’année pour séduire le lecteur potentiel au détriment des « articles qui analysent, décryptent, explorent le jeu d’une façon nouvelle » comme le vend l’édito. En témoignent les nombreuses pages (sur 130) consacrées à Watch_Dogs, Assassin’s Creed Unity, Kojima et son MGS ou Mario Kart. Même si, encore une fois, j’exagère certainement un peu, il est quand même étonnant que plusieurs jours après en avoir terminé la lecture, je n’ai retenu que les articles consacrés à Ubisoft ou Nintendo. Vouloir explorer le jeu vidéo différemment et survendre le prochain Assassin’s Creed (parce que là, c’est aussi peu discret que les héros de la célèbre franchise), il y a comme un je ne sais quoi d’ironique là-dedans.
« Et les dossiers, les analyses ? » me demanderez-vous. Et bien, si je dois reconnaître avoir pris plaisir à lire les articles sur Zelda 3, Tetris ou Bioshock pour à nouveau citer ceux qui m’ont le plus marqué, je n’ai pas non plus eu l’impression d’apprendre des choses nouvelles. Un peu comme si l’effet « madeleine de pixels » (ou « madeleine de wiki ») marchait à fond en redécouvrant des choses que je savais déjà.
Le plus gênant, c’est qu’à la lecture de The Game, il n’y a pas vraiment de ligne claire qui s’en dégage. J’ai eu le sentiment que la rédaction allait là ou le grand public l’attend, ou tout du moins là où ils ont l’impression que le grand public veut aller (c’est-à-dire les grosses licences comme AC, MGS, Mario Kart, Zelda). Comme si on avait dit aux rédacteurs : « faites plus adulte que d’habitude mais sans effrayer le gamin pour autant ». Et finalement, à rester le pad entre deux ports sans vraiment choisir, on se retrouve avec un Jeux Video Magazine plus classe, plus agréable à lire, mais pas plus pertinent.
Cela dit la critique est facile de ma part mais The Game n’en est qu’à son premier numéro et va certainement évoluer à l’avenir. On espère bien qu’en dépit de son héritage un peu encombrant, il va se montrer plus audacieux dans les prochains mois. En tout cas, il mérite qu’on lui laisse une chance.
JVC, GK, GB, JVN : au royaume d’Internet, les youtubers sont les rois ?
Avec tant d’arrivées dans nos kiosques ces derniers mois, j’aurais pu conclure mon billet avec mes impressions sur The Game. Mais presse papier et presse en ligne étant presque systématiquement mises dos-à-dos, il me paraissait intéressant de faire un détour par Internet pour y faire une petite revue des troupes. D’autant que la saison 2013/2014 aura été assez mouvementée pour les sites français les plus connus et pas forcément moins éprouvante.
Tout d’abord, une pensé pour JVN qui a fermé ses portes en mars dernier. Créé en 2009, le site aura connu une existence compliquée faite d’un amalgame incestueux avec le site JeuxVideoMagazine.com, dernière éclaboussure de la vague déferlante ayant emporté d’autres magazines JV avec la liquidation de l’organe de presse MER7. Obligée de changer d’url et plombée dans une tourmente judiciaire depuis le début 2013 afin de conserver ses contenus réalisés sous la marque de l’ancien site JeuxVideoMagazine, l’équipe derrière JVN aura préféré baisser le rideau. La dernière année du site illustre malheureusement trop bien les difficultés de faire vivre (survivre ?) un site d’info sur le jeu vidéo seulement avec des revenus publicitaires sans partenaire solide pour le soutenir.
Et de partenaires, ça tombe bien, parce qu’il en est justement question pour les trois autres sites que sont jeuxvideo.com, Gamekult et Gameblog.
Si on a coutume de croire que les abonnements sont le nerfs de la guerre dans la presse papier, les revenus liés à la publicité ne sont pas en reste. Malgré la prolifération d’abonnements sous forme de « formule soutien » ou « premium », certains sites web peinent aussi à subvenir correctement à leurs besoins sans soutien extérieur. Sans rentrer dans de sombres détails économiques venant rallonger encore un peu plus ce billet qui n’en finit plus de ne pas finir, les trois sites précités ont tous changé de crèmerie (comprenez propriétaire) durant les douze derniers mois. Objectif affiché : faire la nique à Youtube, Twitch et consort qui ne cessent de les concurrencer. Si la mutation récente du mastodonte jeuxvideo.com en quasi-chaine de télévision aux multiples émissions en direct claironne sur toute sa home comme symbole de cette volonté, l’évolution se fait plus en douceur pour Gameblog ou Gamekult qui, disposant de ressources moindre, ont généralisé les émissions vidéo et surtout les lives de gameplay dont sont férus les milliers de spectateurs des plateformes de streaming. On assiste à une véritable course de fond dont la tête appartient à celui qui sait être le plus réactif, le plus original ou le plus drôle.
Et le retrogaming dans tout ça ?
Que ça soit dans les magazines ou sur les sites, une chose me paraît désormais claire : on ne peut plus parler du retrogaming comme d’une mode.
Pas un magazine ne peut faire l’impasse sur une rubrique « rétro » s’appuyant assez souvent sur l’histoire du média pour mieux comprendre les jeux d’aujourd’hui et de demain. Encore une fois, JV le Mag se distingue par le choix de ses sujets (The Elder Scrolls, Carmageddon …) richement documentés et développés sur plusieurs pages. Quant aux sites internet, le retrogaming est moins un outil de décrytpage qu’un moyen de proposer toujours plus de vidéos en surfant sur les souvenirs. On le voit bien avec un site comme Gamekult qui, avec des vidéos tous les soirs en semaine, ne peut tenir la cadence avec les seuls jeux faisant l’actualité. Ressortir une vieillerie est donc un bon moyen d’occuper sa grille des programmes, facile à produire, tout en faisant plaisir aux plus vieux de leur audience.
Ce gros coup d’œil en arrière nous a permis de constater à quel point le monde du jeu vidéo évolue incroyablement vite. Si les technologies n’ont de cesse d’aller toujours plus loin, les médias autour de ce média changent aussi en conséquence. Cette saison 2013/2014 aura été incroyablement féconde en événements venus bousculer l’ordre établi du traitement du jeu vidéo : des sites internet qui vont de soubresauts en révolution silencieuse, le papier qui se rebiffe, les joueurs qui tendent de plus en plus à court-circuiter les journalistes pour aller directement piocher l’info là où elle est … Je ne sais pas pour vous, mais je sens que les prochains mois vont être riches en rebondissements et pas que du côté des jeux.
Ah au fait, j’ai trouvé un stage d’été en astrologie, option « Madame Soleil ». J’espère me débrouiller suffisamment bien pour y voir, à défaut d’avenir, ne serait-ce que le sujet de mon prochain édito.
Et pour ceux qui n’ont pas oublié, le jeu dont j’ai cité un extrait de sa critique dans Games, c’est InFamous Second Son. voilà, voilà, je vous laisse méditer là-dessus :p



Repartons en arrière avec l’un des tous premiers jeux prenant place durant la Seconde Guerre Mondiale. TANK! , jeu d’arcade multijoueurs développé par KeeGames en 1974. La plupart des joueurs ont connu ce titre grâce à sa version Atari2600 disponible dans la compilation « COMBAT » de 1977. C’était un jeu de shoot jouable à deux joueurs, et comme son titre le laissait supposer, nous y jouions des tanks. Tank! n’est pas un jeu sérieux, c’est un jeu d’arcade malin, avec des obstacles, des mines, des obus qui ricochent contre les murs, du scoring… c’était un vrai jeu de bar avec un joli sticker de borne typé WW2. (
Début des années 80, début d’une licence qui perdure encore aujourd’hui. Castle Wolfenstein ! Point de first person shooter dans ce titre AppleII développé par MuseSoftware, mais l’un des tous premiers jeux d’infiltration avec le 005 de SEGA, rien que ça! Le but de ce jeu d’aventure-infiltration en vue du dessus était d’infiltrer le fameux Château de Wolfenstein afin d’y dérober aux Nazis des plans top-secret. Nous pouvions éviter les ennemis, voler les uniformes des ennemis morts afin de passer inaperçu devant les gardes lambda, braquer un garde pour le neutraliser… Pour 1981 le jeu propose bien plus de possibilités que le Metal Gear de Kojima de 1987, l’air de rien. Je pourrais évoquer finalement la série Wolfenstein dans sa globalité, avec Beyond Castle Wolfenstein qui reprenait l’histoire du Projet Valkyrie; Wolfenstein 3D et Return to Castle Wolfenstein qui ont marqué chacun leur tour le genre du FPS. Une série qui s’est toujours servie de sa thématique pour enrober son gameplay de manière intelligente. (
J’imagine que la plupart d’entre vous s’attendait à ce que je parle du 1942 de Capcom sorti en 1984, mais j’ai eu envie de mettre en avant un titre plus obscur sorti deux ans plus tôt sur l’Intellivision de mon papa. Parce que c’est également un jeu de shoot des années 80 se déroulant durant la Seconde Guerre Mondiale, parce qu’il alterne une carte stratégique et une vue à la première personne , et aussi parce que dès 82 il proposait des voix digitalisées pas dégueulasses du tout ! B-17 Bomber fait partie de ces jeux qui voulaient à mon sens trop en faire et qui en était au final assez difficiles à prendre en main, et en fin de compte pas si fun. Alors comme c’était la console de mon père, j’appelais ça « les jeux de papa », ce qui pourrait être une catégorie bien spécifique dans l’histoire vidéoludique quand on y pense. Avec le recul c’est un jeu malgré tout assez complet, qui traite son sujet de manière assez intelligente, là où 1942 était un shmup pur et dur avec un enrobage WW2. (
Autre genre sur-représenté dans les années 80 quand on parle de WW2 dans les jeux vidéo : la Simulation. Wargames et Simulations, tels étaient les deux styles prédominant sur le sujet à l’époque. Et on peut le comprendre, c’est bien plus simple de vendre un jeu sérieux sur le sujet qu’un jeu de plateforme ultra coloré qui aurait été à l’époque totalement hors-de-propos. Alors pour parler de simulation, j’ai envie de m’attarder sur Silent Service de Sid Meier sorti en 1985 sur les micro de l’époque. Comme beaucoup de jeux estampillés Sid Meier, Silent Service est une simulation vraiment complète pour son époque. Et comme beaucoup de simulations, c’est lent, très lent. Et quand en plus c’est une simulation de sous-marin, c’est excessivement lent, et réservé uniquement à une niche de masochistes d’USS. Mais eux, très honnêtement, ont dû s’amuser comme des petits fous. Une fois de plus la Seconde Guerre Mondiale était traitée sans fioriture, très sérieusement. (
Nouveau genre dans la thématique avec cette fois-ci un jeu d’évasion. Adaptation du film de 63 avec Steve McQueen, La Grande Evasion par Denton Designs, édité par OceanSoftware sur les micro-ordinateurs de l’époque était un jeu d’aventure à l’opposé du Wolfenstein de 81 puisque le but n’était pas d’infiltrer une place forte allemande, mais de s’y échapper. Le jeu optait pour une vue isométrique assez commune pour cette époque; et un découpage en tâches journalières comme l’appel, la cantine, l’exercice, etc… Des tâches auxquelles le joueur doit assister impérativement s’il ne veut pas être pris à partie par les gardes du camp. Le but du jeu sera donc à l’instar du film de récupérer les outils nécessaires à votre évasion, sachant que le jeu proposait différentes méthodes pour y parvenir. La thématique s’appuie bien évidemment sur le film, mettant en scène des prisonniers américains plus malins que les gardes allemands, mais offre en jeu un savant mélange de réflexion et de tension là où Wolfenstein misait sur l’aventure et l’exploration. Comme quoi, selon qu’on souhaite entrer ou sortir, on obtient des jeux aux ambiances radicalement différentes. (
98 fut une année extraordinaire pour le jeu PC, des jeux magnifiques, intelligents, longs… « des jeux pc quoi ». Parmi eux, Commandos de PyroStudios. Jeu d’infiltration en sublime 2D à l’instar d’un Baldur’s Gate sorti la même année, mettant en scène un groupe de forces spéciales durant la Seconde Guerre Mondiale. Un titre minutieux, à la fois dans son gameplay, mais également dans la représentation de son univers. L’Histoire n’est plus un enrobage visuel, le studio espagnol imprègne son jeu d’un soin, d’un respect même. Le médium a mûri. Le jeu, il est profond. Vous commandez un groupe de six commandos aux habilités diverses afin de mener à bien différentes missions secrètes. Tactique et Discrétion sont de mise dans ce jeu à la beauté saisissante. Coordonner ses commandos, suivre en direct les mouvements ennemis, planifier et réagir pour remporter la victoire… Ce jeu est jouissif tout comme il est stressant. À l’instar de Metal Gear Solid la même année (quand je vous dis que c’est une année de dingue), on retrouve les cônes de vision des ennemis, tout comme les traces de pas dans la neige, les diversions, etc… Commando est un jeu d’infiltration très exigeant, très intelligent, dans la droite lignée d’un Castle Wolfenstein oserais-je ajouter. Et dire qu’aujourd’hui PyroStudios fait du jeu mobile… Ils n’avaient pas qu’à transformer la série en FPS lambda. (
Lorsque je disais que la sortie du film Saving Private Ryan avait eu un impact sur les sorties vidéoludiques, le jeu qui suit fait figure d’exemple flagrant. Pensé par sieur Spielberg himself et développé par sa boite DreamworksInteractive (plus connue aujourd’hui sous le nom DICE L.A), Medal of Honor fut longtemps appelé par la presse « Le Soldat Ryan – le jeu « . Telles étaient les ambitions du titre à l’époque. À sa sortie sur Playstation, ce fut un bien beau succès et la montée en puissance du genre « FPS WW2 » qui déferla sur nos étales durant une bonne décennie. Dans les faits, Medal of Honor est un clone honorable du GoldenEye de RareWare sorti deux ans plus tôt. On y joue d’ailleurs un agent secret durant la Seconde Guerre Mondiale (évitant de ce fait les scènes de troupes), Jim Paterson de l’OSS. Le jeu était doté d’une excellente ambiance, mais on sentait ça et là les différences entre le monde du PC et des Consoles, avec un jeu moins exigeant avec son sujet malgré une portée « pédagogique » intéressante entre les missions à grand renfort d’images d’archive remettant l’aventure dans le contexte de la guerre. On avait l’habitude de dire que dans Medal of Honor, on bute l’armée allemande tout seul, la fleur au fusil. Et ce n’était pas forcément faux. (
La même année, sur PC, on pouvait jouer à Hidden & Dangerous de IllusionSoftworks, les papas de la série MAFIA. Si j’ai eu envie de parler de ce jeu, au-delà du fait que je suis un énorme fan de cette série, c’est qu’il fait à mon sens le pont entre les deux titres précédents. H&D est un jeu de tactique d’escouade en temps réel, où le joueur est libre de choisir sa stratégie. Il peut ainsi opter pour un pur titre de stratégie ou faire parler la poudre avec ses multiples caméras allant du TPS lointain jusqu’au classique FPS. Ce jeu est une expérience extraordinaire. Le mélange génial entre la tactique et l’action dans un univers extrêmement respectueux. Une fois de plus on opte pour les forces spéciales pour ne pas avoir à montrer trop de troupes à l’écran, mais la tension de la mission est palpable, la peur de perdre un membre de son équipe est permanente. Le studio fera le break sur l’ultime épisode de la série en 2003, série qui tarde à mon grand dam à revenir sur le devant de la scène. (
Genre ultra plébiscité comme je l’évoquais durant la première partie, le jeu de stratégie basé sur la Seconde Guerre Mondiale n’a pas tardé à revenir en force, aidé par les avancées des ténors du genre comme Blizzard ou Westwood. Parmi ces nouveaux STR, Sudden Strike de CDV sorti sur PC en 2000. Optant pour une vue isométrique à tomber par terre, ce jeu de stratégie allemand tranche avec les maîtres du genre par son approche particulièrement réaliste des combats de troupes, ce qui manquait cruellement dans les précédents jeux. En effet, dans Sudden Strike il n’y a pas de gestion de matières premières, de paysans ou autre système de ressources autre que vos hommes et vos matériels. Les cartes sont vastes, les environnements totalement destructibles permettent de se faire une idée du désastre, et le respect pour les armements et les unités des différents camps est remarquable de minutie. Là où le ton était alors à l’immersion dans la peau d’un ou plusieurs soldats au cœur du conflit, Sudden Strike nous faisait alors prendre de la hauteur pour mieux nous montrer l’horreur froide de la guerre : les villages bombardés, les hommes sacrifiés… Entre un STR et un FPS nous pouvions espérer avoir les deux visions de la guerre, sans fioriture, mais les limitations techniques étaient telles qu’à l’époque on se cantonnait à tirer sur des nazis qui gueulent en allemand plutôt que de vivre une véritable expérience immersive à la première personne d’un simple soldat au sein d’une escouade. (
Et pour terminer, un choc, que dis-je? Un raz-de-marée. La première fois que j’ai entendu parler de Battlefield 1942, je n’ai pas compris le projet. Oui, on me parlait d’un jeu de tir durant la Seconde Guerre Mondiale, mais sans campagne solo. Hein? Comment un jeu pourrait tenir avec seulement un pauvre mode multijoueurs? Et oui, je ne m’attendais clairement pas à ça. Aujourd’hui Battlefield est connu de tous, un peu comme Call of Duty sorti l’année d’après en 2003; mais le public a diamétralement changé, et je pense que le pourcentage des joueurs actuels de ces deux licences ayant pratiqué à l’époque les premiers opus est particulièrement faible. Ce qu’on pouvait autrefois reprocher à un Medal of Honor, à savoir de n’être qu’un simple soldat face à toute l’armée allemande, ne tenait plus. Ici nous étions un soldat parmi d’autres, eux-mêmes étant des joueurs. Des cartes gigantesques bien loin de la structure d’un Counter Strike, la référence à l’époque en matière de FPS multi; des véhicules en tout genre, des ambiances singulières en fonction des maps et des escarmouches particulièrement immersives… Battlefield a indéniablement marqué son époque. Oh bien sûr il restait un shooter online avant tout, il n’a jamais eu l’ambition d’être une simulation pointue. Mais malgré cette orientation, avec par exemple le fait qu’on respawn facilement afin de maintenir un nombre important (pour l’époque) de joueurs sur le champ de bataille, l’impression de faire partie d’une escouade et non plus d’une équipe comme Day of Defeat l’année d’après changeait radicalement l’immersion du joueur. C’est malheureux que la série s’obstine à rester dans les conflits contemporains, car les souvenirs de ce premier Battlefield sont encore bien vivaces. (





On retrouve là la même folie et la même émulation que lors de l’explosion des radios libres aux débuts des années 80. Et pourtant, après bientôt dix années de podcasts divers, cette sphère n’a absolument pas évolué. Oh bien sûr elle est plus dense, plus généreuse et plus disparate; mais elle demeure encore aujourd’hui une curiosité un brin obscure qui semble la maintenir dans une sorte de bulle médiatique. Depuis quelques années maintenant nous avons connu l’explosion de Youtube, et ce même en France: les créateurs de contenu touchent un pourcentage sur les revenus publicitaires des vidéos monétisées, ils sont contactés par des annonceurs pour faire du placement de produit dans leurs vidéos, ils sont rachetés par des grands groupes audiovisuels français pour servir de labo pour une télé qui n’est absolument pas la cible… enfin bref cette petite industrie ne connait visiblement pas la crise. Comment se fait-il alors que la sphère du podcasting n’ait pas connu une telle explosion? N’avons-nous pas nous aussi une plateforme de diffusion aussi solide que Youtube? Bah si évidemment, on a iTunes avec plus d’un milliard d’abonnements aux podcasts sur la plateforme d’Apple! On ne s’appellerait pas podcasts sans ça d’ailleurs. Mais contrairement à Youtube, Apple n’a pas encore mis en place un système de monétisation qui permette aux podcasteurs d’être rémunérés en fonction de leur audience; ce qui implique une chose toute bête mais très importante pour cerner la stagnation de ce médium : si ce géant américain n’a toujours pas jugé bon de créer de la valeur autour de ces « produits », les annonceurs et autres grands groupes français n’ont aucune raison de s’intéresser à nous. Pire encore, l’omniprésence des émissions de radio traditionnelles en home page du Store d’Apple qui phagocytent la visibilité des podcasts amateurs comme le nôtre. Alors que d’un côté les chaînes de télé récupèrent les Youtubeurs pour rajeunir leur grille de programmes, du nôtre les groupes radiophoniques nous étouffent sans considération aucune. C’est comme si les chaînes télé glissaient l’intégralité de leurs replays non pas sur leur site officiel, mais sur Youtube.




Ce qui demeure à mon sens intéressant dans la pratique du Demake, c’est lorsque le faux jeu rétro pourrait techniquement tourner sur la machine ciblée. Lorsque le développeur se donne des limites techniques (virtuelles bien sûr) pour faire un jeu qui pourrait être lancé sur un émulateur ou même sur la console d’origine, il y a là un respect et un soin apporté à la confection du titre que je trouve remarquables. On est bien au-delà du simple aspect graphique respectueux des codes d’autrefois. J’évoquais le gameplay précédemment, et c’est bien sûr un point essentiel de ces demakes, en tout cas à mes yeux. Les jeux d’aujourd’hui veulent nous faire goûter un peu de tout, on grignote çà et là différentes expériences de jeu, différents gameplay, et finalement rien n’est véritablement approfondi. Le jeu vidéo contemporain est pensé pour être joué sporadiquement, et par conséquent ne doit plus relever de l’apprentissage par le joueur de quelques règles, développées par la suite pour permettre au joueur de restituer son apprentissage en relevant les défis qu’on lui propose, et ainsi prouver sa maîtrise du jeu. Derrière cette ancienne norme du challenge, se cachait en fait la meilleure interprétation du Voyage du Héros de C.Vogler (théoricien du scénario de cinéma) appliqué aux codes du Jeu Vidéo. Ceci pourrait faire l’objet d’un plus vaste débat, mais pour résumer, l’implication du joueur dans l’aventure, et sa réussite au cœur de ce « voyage extraordinaire », ne doit pas être tenu pour acquis, mais comme le voyage du joueur au sein du jeu. Les différentes étapes dans le périple d’un héros d’histoire, qu’il s’agisse d’un roman ou d’un film, doivent être appliqués au joueur autant qu’à son avatar dans un jeu vidéo. Au lieu de vivre une aventure par procuration, le Jeu Vidéo nous permet de vivre cette aventure par interaction. C’est une notion presque philosophique qui démarque profondément les deux époques de notre médium. Je sais que je vais très loin dans mon argumentaire, mais c’est pourtant là tout ce qui fera la différence, quand nous nous plongerons dans la génération HD dans vingt ans. D’où l’importance des demakes dans ce débat, qui nous permettent de surligner ce décalage de jeu, et de l’implication du joueur au sein de ces jeux.